Créé le 28 février 2019
Ignazio Cassis et Khemaies Jhinaoui ont notamment évoqué la coopération internationale au développement et signé une déclaration d'intention.
Ignazio Cassis et son homologue tunisien Khemaies Jhinaoui ce 28 février 2019. Image: Keystone
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a reçu son homologue tunisien Khemaies Jhinaoui ce 28 février 2019 à la Maison de Watteville, où ils ont d'abord eu un entretien en tête-à-tête avant d'être rejoints par leur délégation, indique le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Dans son message de bienvenue, Ignazio Cassis a félicité Khemaies Jhinaoui pour les développements politiques enregistrés en Tunisie depuis la chute de l'ancien président Ben Ali en 2011. Il a encouragé les autorités tunisiennes à continuer sur cette voie.
Lors d'un point de presse, le ministre tunisien des affaires étrangères a salué les relations «exemplaires» entre les deux pays, qu'il souhaite encore davantage développer dans un échange «gagnant-gagnant». Il a par exemple souligné l'expérience suisse dans les hautes technologies.
Déclaration signée
Au niveau bilatéral, les deux ministres ont parlé de la coopération internationale au développement et signé une déclaration d'intention. La Suisse a en effet établi une stratégie de coopération avec la Tunisie.
Celle-ci comporte trois axes prioritaires: la transition démocratique, le développement économique, ainsi que la protection et la migration. L'enveloppe de la Confédération pour la Tunisie devrait avoisiner les 20 millions de francs pour 2019.
Durant l'entretien, Ignazio Cassis s'est également félicité de la coopération entre les deux pays dans le cadre du partenariat migratoire, qui «fonctionne bien». Il a notamment mentionné l'aide au retour et à la réintégration.
Augmenter les échanges
La nécessité d'intensifier les échanges économiques entre la Suisse et la Tunisie a aussi été évoquée. «Il s'agit d'augmenter les échanges et les investissements», a précisé Ignazio Cassis.
Ce dernier a par ailleurs annoncé le lancement d'un programme d'appui à la culture en Afrique du Nord. Il sera mis en oeuvre en collaboration avec le Arab Fund for Arts and Culture.
Au niveau politique, la Suisse s'engagera à nouveau pour la réussite des élections législatives et présidentielles prévues en Tunisie cette année. La Confédération soutient depuis 2011 l'organisation des élections, notamment par le biais des autorités électorales nationales.
Fonds bloqués
La question des avoirs de l'ex-président Ben Ali, gelés en Suisse depuis 2011, a également figuré au menu des discussions. Ce blocage, qui portait sur un montant initial de 60 millions de francs, a été prolongé à plusieurs reprises par la Suisse, la dernière fois en décembre dernier, pour un an de plus.
A ce jour, seule une petite partie des fonds bloqués en Suisse a pu être restituée à la Tunisie. «Nous avons versé 250'000 francs en 2016 et quelque 3,5 millions l'année suivante», a rappelé Ignazio Cassis lors du point de presse.
Pour de plus amples restitutions, il est nécessaire que les procédures judiciaires avancent en Tunisie et aboutissent à des jugements démontrant l'origine illicite des avoirs, a rappelé le conseiller fédéral. Pour l'heure, la procédure poursuit son chemin administratif.
«Nous souhaitons accélérer sur ce dossier», a confirmé Khemaies Jhinaoui, qui a salué «l'étroite coopération» avec la Suisse à ce sujet. Une issue positive est espérée d'ici à 2021, a précisé Ignazio Cassis. (ats/nxp)
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