samedi 27 juillet 2019

Tunisie – Suisse : la couleur de l’argent

Les montagnes suisses, les vaches suisses, le fromage suisse, le chocolat suisse, les montres suisses, la ponctualité suisse, la propreté suisse, et j’en oublie, mais pas l’essentiel : le fameux système bancaire suisse qui est tout, sauf un cliché et c’est tout naturellement, que j’en arrive aux fonds placés chez nos amis helvètes, par le clan de l’ancien président Zine El Abdine Ben Ali.

Après quatre années d’attente et d’accusations à peine voilées de laxisme, voire de double langage à l’endroit des autorités helvétiques, ces fonds vont-ils enfin être restitués à l’Etat tunisien? Le bon peuple va-il enfin voir la couleur de biens mal acquis qui se chiffrent en milliards de dollars? Deux questions et non des moindres, auxquelles il va falloir trouver des réponses et vite si on veut calmer une opinion publique gonflée à bloc et qui en est toujours à se demander jusqu’à quand le clan maudit va-t-il continuer à profiter des sommes colossales volées aux contribuables?
Une grosse colère mêlée à une certaine lassitude et un message clair que le président de la République, avec le tact qu’on lui connait, a sans doute transmis à ses hôtes suisses, chez qui il était en visite d’Etat.
Aura-il réussi à faire bouger les lignes dans un dossier qui n’a pas échappé à une pesanteur bureaucratique évidente dont on peut deviner les motivations. En tout cas, on peut se réjouir, qu’après avoir longtemps affirmé que la demande d’assistance juridique fournie par la partie tunisienne était sommaire, les autorités à Berne soient revenues à des sentiments allant dans le sens de l’assouplissement et de la facilitation des procédures en cours, combien même on sait leur souci tatillon à ce sujet.
Le fait que le procureur général de la Confédération Michael Lauder ait été en 2015 dans nos murs, peut laisser supposer que la gestion du dossier des avoirs spoliés est sur la bonne voie, d’autant que ce dernier a parlé de la possibilité de restituer d’ici peu et dans un premier temps, quelque 60 millions de francs suisses appartenant à la famille élargie de l’ancien président.
Comme pour rassurer ses interlocuteurs tunisiens devenus circonspects par la force des choses, le magistrat suisse a tenu à souligner que le dossier était actuellement en phase décisive et que la progression des enquêtes était importante. On veut d’autant plus bien le croire sur parole que jusque là, c’est le langage diplomatique bien huilé qui a prévalu. Je ne sais pas, si dans la foulée, le chef de l’Etat et son ex-ministre des Affaires étrangères Taïeb Baccouche qui l’a précédé à Berne, ont réussi à convaincre leurs hôtes de la nécessité d’envoyer un signal au peuple tunisien qui attend un geste. Je ne sais pas non plus si les autorités confédérales vont tenir leurs promesses et accélérer les choses, même si on sait d’avance que la tache est rude pour déverrouiller un système bancaire dont on dit qu’il n’a pas son pareil pour accueillir et recycler à l’abri des regards indiscrets, les capitaux étrangers suspects.
Faut-il rappeler dans ce contexte qu’à l’origine, la fortune du clan déposée dans les banques suisses était estimée à environ 60 millions d’euros, un chiffre revu à la baisse pour atteindre les 43 millions d’euros, après le blanchiment par la justice suisse de certains membres de la famille?
Faut-il également rappeler que le seul pays à avoir restitué à ce jour les avoirs de la famille du président déchu (Son épouse Leila Trabelsi en l’occurrence), a été le Liban? Cela, sans oublier de mentionner que la plupart des procédures, engagées par les gouvernements tunisiens successifs, n’ont pas bougé d’un iota, ce qui décuple le mérite des autorités libanaises qui ont affiché dés le début leur entière disposition à coopérer et on a vu le résultat, même si l’ancien président provisoire Moncef Marzouki en a fait honteusement un usage détourné dans le cadre d’une mascarade qui a complément occulté le rôle de notre mission diplomatique à Beyrouth et celui de la Banque centrale, et que personne n’a oublié.
Cela dit et tout angélisme mis à part, je trouve extrêmement dommageable le fait qu’un Etat qui n’a eu cesse, et c’est à son honneur, de dénoncer avec vigueur les dérives totalitaires et mafieuses de l’ancien régime, quitte à provoquer une crise diplomatique qui a abouti à une rétrogradation du niveau de la représentation diplomatique à celui de chargé d’affaires ( Votre humble serviteur en sait quelque chose), et qui par la suite a applaudi, puis encouragé la révolution, en vienne aujourd’hui à s’embarrasser de questions procédurales pour retarder la restitution de biens spoliés, en ajoutant au ressentiment du citoyen lambda qui ne comprend pas qu’un pays démocratique comme la Suisse puisse s’en tenir à de tels scrupules.
On verra bien si après le passage à Berne du président Béji Caid Essebsi, toutes les appréhensions vont être levées ou pas.
Par Mohamed Fawzi Blout, le 19 février 2016

samedi 20 juillet 2019

Tunisie : Amaris recrute 200 jeunes diplômés d’ici la fin de l’année

Tout juste installé dans la capitale tunisienne en vue d'un développement sur le continent, le cabinet de conseil en management et technologie recherche en majorité des profils IT mais aussi des fonctions support.
Le bureau tunisien d’Amaris, spécialisé dans le conseil en management et technologies, recrute 200 jeunes diplômés locaux d’ici la fin 2018 pour des contrats en CDI.
Technopark El Ghazala. © Mohamed Ramzi Ben Youssef/2016.

Finance et RH

Le groupe international suisse recherche des profils en technologies de l’information (IT) et télécommunications, notamment des chefs de projets, des ingénieurs support production ou encore des spécialistes de la fibre optique. La société embauche aussi dans le domaine de la finance et des RH. Amaris pourrait également avoir recours à des stagiaires rémunérés dans le domaine IT pour des projets de fin d’études.
Pour la formation de ses futurs salariés, Amaris a ciblé quelques établissements clés, sans toutefois s’y limiter : Ecole Polytechnique, Ecole nationale des sciences informatiques (ENSI), ESPRIT, Ecole nationale d’ingénierie de Tunis, Institut supérieur des sciences appliquées et de la technologie de Tunis et Sousse, Ecole nationale d’ingénieurs de Sousse, etc.

Ambition continentale

Au-delà de la bonne réputation de ces écoles tunisiennes dans le domaine de l’IT et de la télécommunication, Amaris, installé au sein du pôle Elgazala à Raoued, a choisi de développer son activité dans le pays pour des raisons de stratégie de développement continental : « Nous avons souhaité nous concentrer sur le pays car il possède tous les critères pour devenir une plateforme de services IT, indique-t-on au siège. Une telle plateforme représenterait l’opportunité pour le groupe de créer de nouvelles synergies entre ses bureaux africains et, par conséquent, de faciliter son développement sur le continent ».
La société est partenaire du programme Smart Tunisia issu d’un partenariat public-privé, qui, grâce à des incitations fiscales et juridiques, les sociétés offshore à s’implanter dans le pays. L’objectif de ce programme est la création de 50 000 emplois d’ici à 2020.

En Afrique, Amaris est présent au Maroc (Casablanca), en Côte d’Ivoire (Abidjan), en Afrique du Sud (Le Cap) et à l’Île Maurice (Phoenix). Ses principaux clients sont des entreprises de la télécommunication européenne. La société n’exlut pas de se lancer sur le marché local.Créé en 2007, l’entreprise compte 3 650 employés répartis sur tous les continents et a réalisé un chiffre d’affaires de 190 millions d’euros en 2017.
Par Mathieu Galtier, le 03 juillet 2018

samedi 13 juillet 2019

La gastronomie tunisienne au rendez-vous en Suisse

A l’occasion de la Fête Nationale de la Tunisie, l’Ambassade de Tunisie en Suisse avec l’appui de l’Agence de Promotion des Investissements Agricoles et de l’Office National du Tourisme Tunisien ont mis sous le feu des projecteurs les produits médaillés du Concours Tunisien des Produits du Terroir.
L’événement s’est déroulé du 16 au 19 mars 2019 où les adeptes de la gastronomie internationale suisse  étaient au rendez-vous.

Des plats typiquement tunisiens, concoctés par le chef Mounir Arem ont trôné à l’hôtel Bellevue à Berne. Le Concours Tunisien des Produits du Terroir a pu voir le jour grâce à un projet de coopération tuniso-suisse et qui s’est inspiré dans sa méthodologie du Concours Suisse des Produits du Terroir.
Durant quatre jours, Mounir Arem a enchanté les Suisses avec un menu typiquement tunisien. Les Bernois ont pu découvrir toute la richesse de la cuisine tunisienne. Au menu, des entrées comme la salade blankit, la salade de poulpe, la Mechouia, la Houria, la chorba hout, les bricks, le couscous et les pâtisseries tunisiennes.
L’objectif: valoriser le savoir-faire des régions de la Tunisie pour mieux promouvoir le développement durable.
Il est à noter que la deuxième édition du Concours Tunisien des Produits du Terroir se tiendra bientôt en juin 2019.

Par ailleurs, des représentants de l’APIA ont participé aux journées gastronomiques tunisiennes à Berne pour présenter les produits médaillés de la première édition du concours et pour communiquer sur les résultats obtenus.
Selon une enquête, les 76 produits médaillés tunisiens ont pu enregistrer en moyenne une augmentation des ventes de 30 à 50%.
Il est clair que l’impact positif de promouvoir des produits de terroir en Tunisie montre une nouvelle dynamique grâce au concours dans notre pays. Ce qui  marquera certainement le démarrage d’une stratégie nationale de valorisation des terroirs de Tunisie, fortement influencée par le modèle suisse, ayant déjà fait ses preuves.
De ce fait, les projets menés dans le cadre de la coopération tuniso-suisse ne cessent de se développer. La Tunisie met en valeur des avantages concurrentiels importants, notamment en matière d’exportation.
Par Nadia Dejoui, le 23 mars 2019

samedi 6 juillet 2019

Quinze ans de prison pour avoir égorgé sa femme

Canton de Berne Les juges de Berthoud ont condamné vendredi un Tunisien de 35 ans pour le meurtre de son épouse en 2016.


Le condamné avait poignardé et égorgé sa femme par jalousie.Image: Keystone

Un Tunisien âgé de 35 ans a été condamné vendredi à Berthoud (BE) à quinze ans de prison. Il avait assassiné sa femme en février 2016. Les juges ont souligné la cruauté et le caractère particulièrement répréhensible de son acte, même s'il ne l'a pas prémédité.
Le Ministère public avait requis 17 ans de prison. Le condamné a tué sa femme, une Suissesse de 38 ans, par jalousie, la suspectant de le tromper. Il lui a asséné plusieurs coups de couteau avant de lui trancher la gorge au domicile commun. (ats/nxp)
Créé: 17.05.2019, 18h16