L’international tunisien a mal vécu les réactions que son transfert de Tunis à Sion a provoquées. Mais il est en Valais pour donner une impulsion à sa carrière.
De Tunis au Valais, le parcours a été parsemé de difficultés. Mais Oussama Darragi est positif: «Mon rêve a toujours été de connaître une autre vie, un autre foot.» Image: Sedrik Nemeth
Il prend son souffle avant de s’enfoncer dans un canapé de l’Hôtel Alpina. «Jamais je n’ai vécu cela, qu’est-ce qu’on s’entraîne dur!» L’international tunisien Oussama Darragi (28 sélections), élu meilleur joueur africain en 2011, est en train de prendre ses marques en montagne. De l’altitude zéro des bords de la Méditerranée, il est passé avant-hier aux quelque 1600?mètres de la station du val d’Anniviers, où le FC Sion s’oxygène à trois semaines de la reprise.
Darragi
est content et fier d’avoir enfin rejoint son nouveau club. «A 24?ans,
je devais donner une nouvelle orientation à ma carrière. L’Europe
m’apparaissait comme une nécessité. Maintenant, je dois bien travailler
et réaliser un bon parcours avec Sion. Mais, quand on voit que des
joueurs comme Gattuso signent pour ce même club, on
se dit qu’on n’est pas à une mauvaise adresse.»
Renvoyé de l’Espérance
Pourtant,
lorsque le transfert de Darragi a été conclu et annoncé en février
dernier, l’international tunisien a été la cible d’une tempête sans
précédent. Il avait tout donné – et tout gagné – pour l’Espérance Tunis,
il a été la cible de toutes les critiques de la part de ses anciens
dirigeants. Ces derniers l’ont accusé de trahison pour avoir effectué ce
transfert alors qu’il aurait donné un accord de principe pour prolonger
un contrat qui arrivait à terme en juin. Darragi ayant refusé de
s’entraîner avec les espoirs, il n’a plus joué ce printemps.
«Sur
le moment, cette réaction m’a touché, et déçu. Personne n’estime
l’Espérance autant que moi. J’y étais depuis l’âge de 8?ans. Mais il
s’agissait de mon avenir et je ne pouvais pas rater cette occasion. Mes
anciens dirigeants ont fini par admettre les raisons qui m’ont poussé à
partir, mais je ne m’attendais pas à vivre cela.»
Précision: son
entraîneur, le Suisse (!) Michel Decastel, n’a pas été concerné par
cette cabale, si ce n’est qu’il a perdu un grand joueur. «J’aimais
beaucoup cet homme, précise Darragi. Au moment de mon transfert, j’ai un
peu discuté avec lui. Il a su me conseiller.» Car le Neuchâtelois
Decastel connaît la maison sédunoise pour y avoir entraîné de 1995 à
1996.
Et puis, Darragi a toujours senti le soutien des supporters
tunisiens. «Eux ont tout de suite compris pourquoi il fallait que je
quitte le club, je les en remercie.»
Viser le titre
Darragi
a de fait été privé de compétition pendant plusieurs mois. «On remarque
tout de suite que ses qualités techniques sont au-dessus de la moyenne,
mais il doit se reconstruire physiquement», confirme son nouvel
entraîneur, Sébastien Fournier.
Darragi est prêt à fournir les efforts nécessaires. «Je veux, je dois
aller loin. Je me sens en confiance et, sur ce que j’ai pu en voir, le
groupe et le staff sont bien. Mon rêve a toujours été de connaître une
autre vie, un autre foot. M’y voilà et je suis prêt à tout pour
m’imposer.»
Le milieu offensif n’a aucun doute sur les objectifs
que lui et son nouveau club se fixent: «Avec le recrutement qui a été
effectué, on se doit de viser le titre.» C’est dit. (Le Matin)
Créé: 22.06.2012, 07h43 par Renaud Tschoumy
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