mercredi 19 avril 2017

La Suisse s'engage pour les jeunes de Tunis



Berne - Des jeunes Tunisiens se battent pour améliorer l'image de leur quartier et leurs perspectives d'avenir. La Suisse les soutient.

La Suisse s'engage auprès des jeunes Tunisiens. Elle souhaite les aider à se réapproprier l'image de leur quartier et à améliorer leurs propres perspectives d'avenir.
Hasan Moussa habite à Ettadhamen, un quartier populaire de la capitale tunisienne. Ce «quartier spontané» comme on l'appelle, s'est formé dans les années 60 et 70, quand les habitants des campagnes ont migré dans la capitale pour y chercher du travail.
Le jeune homme affirme avoir activement participé à la révolution en 2011. Il était alors âgé de 15 ans. Quelque chose a-t-il changé depuis? Hasan Moussa est catégorique: «Maintenant nous sommes libres».
Les jeunes d'Ettadhamen et de Douar Hicher, un autre de ces quartiers, ainsi que les jeunes des régions ont joué un rôle déterminant lors de la révolution populaire qui a provoqué la chute de Ben Ali, le 14 janvier 2011.
Près de 83'000 personnes vivent dans ces deux banlieues de Tunis. Elles souffrent de la stigmatisation communément associée à la pauvreté. Ces quartiers sont perçus comme des repaires de criminels et de base de recrutement pour les djihadistes. De nombreux chauffeurs de taxi refusaient de s'y rendre même avant la révolution.



Des jeunes plein d'idées

Avec plus de 30 autres jeunes femmes et jeunes hommes, Hasan Moussa participe aujourd'hui dans son quartier aux structures des processus de décision. Le projet de l'organisation International Alert a pour objectif d'impliquer les jeunes dans les administrations locales par des consultations régulières dans le but d'atténuer leur sentiment de marginalisation et de renforcer leur confiance dans les autorités.
«Avec l'aide d'OpenStreetMap, nous avons d'abord actualisé la carte des rues d'Ettadhamen», détaille Hassan Moussa. Les jeunes participants ont ensuite consigné ce qui manquait - notamment des pharmacies - et fait des propositions pour rendre leur quartier plus agréable.
Ils ont estimé que les transports publics, l'approvisionnement en électricité, les routes et l'éclairage public devaient être améliorés et l'ont communiqué aux autorités. Entre-temps, ces dernières ont mis à disposition 300'000 francs pour mener à bien ces travaux.
Avec 170'000 francs, la Suisse est le plus important contributeur du projet. «La dignité et le respect des citoyens comme acteurs, et pas uniquement comme sujets, faisaient partie des revendications de la révolution», explique Romain Darbellay, directeur du Bureau de coopération suisse en Tunisie.

Sortir de l'image de bidonville

«Nous voulons améliorer l'image du quartier, qui est celle d'un bidonville», déclare une jeune participante. La responsable du projet, Olfa Lamloum, explique ce que cette image de bidonville peut signifier: «Quand quelqu'un cherche du travail et qu'un de ces quartiers figure sur sa carte d'identité, ce n'est pas une bonne carte de visite». Les jeunes collaborent également avec une ONG locale, afin de trier et de recycler les déchets.
La Direction du développement et de la coopération (DDC), avec le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco), le Secrétariat aux migrations (SEM) et la Division Sécurité humaine du DFAE, soutiennent des projets en Tunisie à hauteur de 25 millions de francs par année. (ats/nxp)

Créé: 27.12.2016, 10h04 article paru dans le TDG

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire