Religion
Actif jusqu'à présent à La Chaux-de-Fonds et à Neuchâtel, le Suisse a pris ses fonctions ce lundi à Genève.
Dans le train qui le ramène à Neuchâtel après sa
première journée de travail à Genève, le quinquagénaire décline par
téléphone son parcours, dans un bon français. Né en Tunisie, il a passé
son bac en Syrie, a obtenu une licence en théologie islamique dans une
université de Khartoum, au Soudan, suivie d’une licence en arabe
classique et philosophie. «Je suis arrivé en Suisse en 1998 pour
demander l’asile politique car j’étais un opposant au régime de Ben
Ali», explique cet homme marié à une Norvégienne en 2002 et père de
quatre filles.
Noureddine Ferjani a poursuivi ses études en Suisse
et obtenu en 2008 un bachelor, puis en 2010 un master en droit à
l’Université de Neuchâtel. «J’ai enchaîné des stages dans un tribunal,
au service juridique de Neuchâtel, à l’Office des poursuites»,
précise-t-il. Puis il a postulé à la Fondation culturelle islamique de
Genève (FCIG), qui gère la mosquée du Petit-Saconnex.
Son
directeur général, Ahmed Beyari, confirme son engagement: «Noureddine
Ferjani répond à plusieurs critères. Il a la nationalité suisse, parle
français et arabe, a étudié le droit à l’Université de Neuchâtel. C’est
un musulman sunnite modéré.» A-t-il discuté des critères de sélection
avec le Canton? «Nous avons discuté de plusieurs sujets avec les
autorités genevoises, dans l’idée d’une bonne coopération.» Le
recrutement a pris plusieurs mois. «Beaucoup de personnes voulaient
travailler chez nous. Cela n’a pas été facile de choisir. Nous avons
engagé Noureddine Ferjani dans l’intérêt de la communauté musulmane de
Genève et de tout le monde. Nous voulons œuvrer pour la paix sociale,
pour l’intégration, dans l’intérêt de l’institution, mais aussi pour la
sécurité de la Suisse.»
Comment le nouvel imam enseigne-t-il
l’islam? «Tout d’abord, je n’ai pas la prétention d’être un grand imam,
un savant. Ensuite, je vis avec ma femme et mes filles en Suisse, en
Europe. C’est cette réalité-là que je prends en considération. A travers
l’islam, nous devons respecter les lois et les coutumes où nous
vivons.» Son travail auprès des jeunes à La Chaux-de-Fonds et à
Neuchâtel semble être apprécié, selon nos informations. «Certains jeunes
aujourd’hui ne savent rien de l’islam, surtout des convertis. On doit
passer par le dialogue, l’argumentation pour changer les convictions
extrémistes. Il y a un grand travail de prévention à faire contre la
radicalisation.»
La nouvelle recrue remplace l’imam algérien Ziane
Mehadjri, écarté en septembre par la direction générale de la FCIG. Un
licenciement que l’intéressé conteste. Prise dans la tourmente depuis
plusieurs mois, la fondation avait recruté dans un premier temps l’imam
Youssef Ibram, officiant à Zurich, au profil controversé. Mais son
contrat avait rapidement été résilié.
Le Suisse Noureddine Ferjani
rejoint deux autres imams toujours en poste à la mosquée du
Petit-Saconnex, des Français convertis. Ils sont fichés S pour
radicalisation par les services de renseignements de l’Hexagone. (TDG)
Créé: 27.02.2017, 15h45
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