Tribunal criminel
Le procès du Tunisien, jugé depuis lundi à Vevey pour maltraitance extrême sur son épouse ramenée du pays, s’est dégonflé.
Cent
vingt jours de prison d’une main, et de l’autre une indemnité de 2000
francs pour le tort moral qu’il a subi dans cette affaire. Cent vingt
jours de prison qu’il n’aura pas à purger car il en a déjà subi 121 en
préventive, ce qui lui vaut au passage de recevoir 200 francs pour ce
jour de trop.
Le procès du ressortissant tunisien à permis C jugé
depuis lundi devant le tribunal criminel de Vevey, notamment pour viol
avec cruauté et tentative d’interruption de grossesse punissable sur son
épouse, s’est lamentablement dégonflé. L’homme niait tout en bloc.
N’ont finalement pu être retenues que les menaces qualifiées proférées
par ce chauffeur presque quinquagénaire envers sa compatriote affirmant
avoir vécu l’enfer durant les quatre mois qu’a duré leur mariage en
2014.
«Un doute irréductible majeur interdit à la Cour de prendre pour vérité les déclarations de la plaignante»
«La
cour a acquis la conviction qu’un doute irréductible majeur lui
interdisait de prendre pour vérité les déclarations de la plaignante»,
résume le tribunal, qui a suivi en tout point le raisonnement de Me
Gafner au côté du prévenu. Résidant désormais en Tunisie, l’épouse, plus
jeune de treize ans que son mari, n’avait pu être entendue par la
procureure avant que celle-ci ne renvoie l’affaire devant une cour
criminelle tant en raison de la gravité des accusations que du passé
pénal du prévenu. Celui-ci avait en effet été condamné en 2000 pour viol
avec cruauté perpétré sous la menace d’un couteau. Pour la magistrate,
il n’était pas exclu qu’il eût récidivé selon le même schéma.
Longuement
interrogée au procès hors la présence de son mari, la plaignante a
considérablement modéré des accusations qu’elle avait jusqu’alors
formulées uniquement par écrit. Les juges ont balayé celle de viol sous
la menace d’un couteau, observant que Madame s’était inspirée du
jugement de 2000 dont elle avait eu connaissance avant de déposer sa
plainte. Rien n’a permis non plus d’étayer la tentative d’interruption
de grossesse, sinon que le mari ne désirait pas cet enfant.
Le
tribunal n’a donc pas suivi la procureure Myriam Bourquin, qui avait
requis quatre ans fermes, certes en abandonnant elle aussi le viol avec
cruauté, mais en considérant que l’accusé était potentiellement
dangereux. La magistrate avait par ailleurs demandé en vain son
arrestation immédiate. Convaincue de la réalité de toutes les
accusations, la partie civile demandait une indemnité de 10'000 francs
pour tort moral. (24 heures)
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