Le déficit de financement des entrepreneuses tunisiennes est
estimé à près de 300 millions de dollars (environ 729 millions de
dinars), c’est ce qui a été annoncé lors d’une table ronde, organisée
récemment par l’IFC, la société financière internationale, membre du
Groupe de la Banque mondiale, et l’Association professionnelle
tunisienne des banques et établissements financiers (APTBEF), sur
l’inclusion financière des femmes entrepreneurs en Tunisie.
L’objectif de cette rencontre est d’aider les entreprises créées par
des femmes à accéder aux financements dont elles ont besoin pour se
développer, devenir profitables et créer des emplois.
En Tunisie, les micro, petites et moyennes entreprises représentent
97% des entreprises, réalisent 40% du PIB et emploient 56% des salariés
tunisiens. 12% de ces entrepreneurs sont des femmes, 63% d’entre elles
indiquent ne pas avoir accès au réseau traditionnel des banques et
institutions financières pour se financer.
“Les banques sont réticentes à accorder des prêts aux PME, en
particulier aux entreprises gérées par des femmes”, a souligné Ahmed El
Karm, président d’APTBEF, ajoutant que “le partenariat avec l’IFC va
nous aider à accroître les prêts proposés aux femmes entrepreneurs,
essentiels pour stimuler la croissance et soutenir l’économie”.
De son côté, Georges Ghorra, responsable en charge des activités
d’IFC en Tunisie, a affirmé que “les discussions d’aujourd’hui
permettent d’établir de solides arguments en faveur de l’investissement
auprès des femmes. L’extension des services financiers à cette
population générera de la croissance et créera des emplois. Elle aidera
également les banques à toucher un segment jusque-là mal ou inexploité”.
Dans ce cadre, le responsable a révélé que l’IFC, à travers son
programme d’inclusion financière pour les femmes ‘Banking on Women’, a
travaillé avec 26 banques dans le monde en fournissant des produits
financiers ou des services de conseil. L’IFC a également engagé 1,13
milliard de dollars pour financer des entreprises appartenant à des
femmes.
Ce projet est réalisé grâce au soutien de la coopération suisse
(SECO) et du département des affaires étrangères, commerce et
développement du Canada (DFATD).
Ont pris part à cette table ronde, le gouverneur de la BCT et des
représentants des principales banques et institutions financières
tunisiennes.
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