Par Laure Lugnon Publié mardi 20 juin 2017 à 18:54,
modifié mercredi 21 juin 2017 à 17:34.
Appréhendé la semaine dernière à Meyrin pour ses accointances avec les
groupes Al-Qaida et Etat islamique, le Tunisien aurait servi de
recruteur
Mercredi dernier, à Meyrin, un père de famille tunisien (nom connu de la
rédaction) était arrêté par la police fédérale en collaboration avec la
police cantonale genevoise. Un déploiement qui n’est pas banal, pour
des charges qui ne le sont pas non plus. Lundi, le porte-parole du
Ministère public de la Confédération (MPC), Anthony Brovarone,
confirmait en effet au Temps «qu’il est reproché au prévenu
d’avoir violé l’article 2 de la loi fédérale interdisant les groupes
Al-Qaida et Etat islamique et les organisations apparentées. Il est par
ailleurs prévenu de soutien, respectivement de participation, à une
organisation criminelle».
L’homme, qui a vécu en région parisienne avant de s’établir à Meyrin,
serait recherché par les autorités suisses depuis au moins deux ans,
selon la Tribune de Genève. Il serait un pivot du recrutement
de djihadistes, soupçonné d’avoir envoyé plusieurs Genevois en Syrie et
en Irak. Plusieurs hommes se sont en effet rejoints sur la route du
djihad ces dernières années, notamment un jeune Suisse converti parti en
2015 avec un ami tunisien. Certains en sont revenus, d’autres non.
L’un
de ces hommes aurait-il parlé à son retour en Suisse et mis les
enquêteurs sur la trace du présumé recruteur de Meyrin? Ou serait-ce
plutôt des services de renseignement étrangers qui ont permis ce coup de
filet? Cette dernière piste est probable, si l’on en croit la réaction
du conseiller d’Etat Pierre Maudet, lundi, au sujet de cette
arrestation: «Par principe, je ne me prononce jamais sur les cas
particuliers. Tant la police fédérale que les polices cantonales ne
cessent d’enquêter avec des résultats concluants. C’est un travail
acharné, au quotidien, qui se fait bien souvent en collaboration avec
des services à l’étranger.» Mais en l’état et pour les besoins de
l’enquête, le MPC se refuse à fournir d’autres indications. Selon le
quotidien, les enquêteurs investiguent aussi sur les liens présumés
entre le père de famille de Meyrin et un Belge inculpé pour avoir
projeté un attentat dans son pays et détenu depuis lors. Ainsi que sur
son rôle éventuel dans le circuit financier de l’Etat islamique.
Aucun problème signalé à l’école
Les cinq enfants de l’homme
arrêté et placé en détention préventive sont scolarisés à Meyrin.
Contactée, la direction de l’établissement en question a fait savoir au Temps que «leur scolarité se déroule parfaitement bien et notre relation avec leur maman est excellente».
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