Crise migratoire
La conseillère fédérale est arrivée lundi à Tunis, où elle doit renforcer le partenariat de la Suisse avec les autorités tunisiennes au sujet de la crise migratoire.
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga est arrivée lundi en milieu de journée à Tunis pour une visite de deux jours pour mieux appréhender les défis posés par la crise migratoire. Voisine de la Libye, la Tunisie reste une zone de transit pour de nombreux migrants.
Simonetta Sommaruga et Roman Darbellay, directeur du Bureau de coopération suisse en Tunisie, à l'aéroport de Tunis, lundi.
La Suisse veut y consolider son partenariat
migratoire. Partant du constat qu'il faut continuer de gérer cette crise
en amont, la chef du Département fédéral de justice et police (DFJP) va
renforcer cet accord, déjà vieux de cinq ans, avec les autorités
tunisiennes.
Dans la foulée de la révolution de jasmin en Tunisie
(fin 2010 - début 2011), plusieurs milliers de Tunisiens, en majorité
de jeunes hommes, avaient alors déposé une demande d'asile en Suisse.
Pour endiguer ce flux, un programme de coopération a été mis sur pied
par la Suisse, privilégiant notamment l'aide au retour et la formation
professionnelle des jeunes Tunisiens dans leur pays.
Selon des
chiffres officiels, plus de 1600 demandeurs d'asile tunisiens auraient
ainsi pu rentrer dans leur pays grâce à ce soutien.
Future loi sur l'asile
Dès
son arrivée à Tunis, Mme Sommaruga s'est entretenue avec plusieurs
associations actives dans l'encadrement des migrants, leur offrant une
permanence sociale et juridique. Terre d'Asile Tunisie, qui bénéficie du
soutien de la coopération suisse, vient en aide autant à des
travailleurs migrants qu'à des victimes de la traite ou encore des
étrangers en transit dans le pays.
«La Suisse appuie ici
principalement les efforts visant à améliorer la capacité de l'Etat
tunisien à gérer la migration, notamment en aidant très activement à la
mise sur pied d'une loi sur l'asile qui devrait être bientôt ratifiée
par le parlement, dotant ainsi la Tunisie d'une loi moderne», a expliqué
lundi à l'ats Romain Darbellay, directeur de coopération à l'ambassade
de Suisse à Tunis.
«On prend évidemment toujours en compte le
contexte local, sachant que les autorités sont ici en pleine phase de
transition. Nos expériences en Suisse ou ailleurs nous permettent de
faire des choix qui offrent les meilleures solutions dans notre dialogue
avec les autorités tunisiennes. Nous essayons de travailler sur le long
terme. Pour les cas d'urgence, notre réponse est humanitaire»,
ajoute-t-il.
Stratégie de coopération 2017-2020
Dans
la foulée, la délégation suisse s'est rendue dans la Medina de Tunis,
où entre les murs d'une vieille école primaire l'association Beity
apporte secours et soutien, mais également des soins appropriés aux
femmes tunisiennes victimes de violences domestiques ainsi qu'à quelques
migrantes.
Mardi, Mme Sommaruga doit rencontrer plusieurs ONG et
organisations internationales basées en Tunisie, mais actives sur le
terrain voisin, en Libye.
Elle s'entretiendra également avec le ministre tunisien de l'intérieur,
Lotfi Brahem, et celui des affaires étrangères, Khemales Jhinaoui. A
l'issue de ces réunions sera officiellement lancée la stratégie de
coopération suisse en Tunisie pour la période 2017-2020. (ats/nxp)
Article paru le 03 octobre 2017
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