Migrants
La Suisse veut consolider son partenariat migratoire avec la Tunisie, une zone importante de transit pour les migrants.
Simonetta Sommaruga se rend lundi et mardi à Tunis pour mieux appréhender les défis posés sur place par la crise migratoire. Voisine de la Libye, la Tunisie reste une zone de transit pour de nombreux migrants. La Suisse entend y consolider son partenariat migratoire.
La cheffe du Département fédéral de justice et police, Simonetta Sommaruga, sera en Tunisie pour consolider le partenariat migratoire avec Tunis. (Photo d'archives)
Partant du constat qu'il
faut continuer de gérer cette crise en amont, la cheffe du Département
fédéral de justice et police (DFJP) va renforcer cet accord, déjà vieux
de cinq ans, avec les autorités tunisiennes. Dans la foulée de la
révolution de jasmin en Tunisie (fin 2010-début 2011), plusieurs
milliers de Tunisiens, en majorité de jeunes hommes, avaient alors
déposé une demande d'asile en Suisse.
Pour endiguer ce flux, un
programme de coopération a été mis sur pied par la Suisse, privilégiant
notamment l'aide au retour et la formation professionnelle des jeunes
Tunisiens dans leur pays. Selon des chiffres officiels, plus de 1600
demandeurs d'asile tunisiens auraient ainsi pu rentrer dans leur pays
grâce à ce soutien.
Contrer le terrorisme
La lutte
contre le terrorisme demeure encore et toujours l'un des chevaux de
bataille des autorités à Tunis, sachant que de nombreux jeunes (3000
environ) ont rallié au fil des ans le groupe Etat islamique (EI) en
Syrie et en Irak. Le gouvernement tunisien craint comme la peste le
retour au pays des jeunes candidats au djihad.
Alors que Mme
Sommaruga s'entretiendra mardi avec plusieurs ministres tunisiens sur la
reconduction du partenariat migratoire, reprendra le même jour dans la
capitale tunisienne le procès de l'attentat du 26 juin 2015 sur une
plage près de Sousse (nord).
L'attaque avait coûté la vie à 38
touristes, principalement britanniques. Une vingtaine d'accusés, tous
tunisiens, doivent répondre de «crimes terroristes». Six membres des
forces de sécurité sont également accusés de «non-assistance à personne
en danger».
Bureau suisse de police
Mme Sommaruga
entend intensifier lors de son voyage les relations entre Berne et
Tunis, précisément dans les domaines relevant de la sécurité. Un bureau
suisse de coopération policière s'ouvrira d'ailleurs ce mardi à Tunis.
Vu
de Berne, l'échange d'informations avec les pays du Maghreb est
indispensable pour mieux lutter contre le terrorisme et entraver le
travail des passeurs ainsi que celui des trafiquants de drogue. La
présence depuis avril d'un attaché de police suisse à Tunis doit déjà
faciliter le suivi des enquêtes et des procédures pénales.
Point névralgique en Libye
Armé
d'une kalachnikov, l'étudiant tunisien de 23 ans qui avait abattu il y a
deux ans des touristes sur cette plage près de Sousse, s'était
radicalisé en Libye. Ce pays reste plus que jamais aujourd'hui le point
de départ de nombreux migrants pour l'Europe.
Simonetta Sommaruga
s'entretiendra lors de sa visite à Tunis avec plusieurs organisations
internationales basées en Tunisie mais actives sur le terrain voisin en
Libye. Parmi elles, l'Organisation internationale pour les migrations
(OIM) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Leur mission est de protéger les migrants, et le cas échéant les sauver
d'un naufrage en mer.
La cheffe du DFJP aura enfin un échange
avec des garde-côtes libyens en formation à Tunis, dont la tâche est
d'accroître la sécurité des eaux territoriales libyennes. La question de
la protection des migrants en Libye sera à nouveau abordée à la
mi-novembre en Suisse dans le cadre du Groupe de contact pour la
Méditerranée centrale.
Mme Sommaraga poursuivra son périple mercredi et jeudi au Niger, avec notamment la visite d'un centre de transit pour migrants. (ats/nxp)
Article paru le 2 octobre 2017
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