mercredi 31 janvier 2018

Entre deux rives Tunisie-Suisse exposition par l'association Haïdra

L'Association Haïdra,  fondée et présidée par Mme Ibtissem Khalfallah épouse Bonvin, et dont le siège est à Montreux en Suisse, organise, du 30 Octobre au 17 Novembre 2017, au siège de l'ONU à Genève, une exposition intitulée: "Entre deux rives Tunisie-Suisse", ayant pour thème les costumes traditionnels tunisiens et suisses, ainsi que deux siècles de tourisme.
A cette occasion, une grande affiche retracera deux siècles de tourisme en Tunisie et une conférence sera donnée par M. Afif KCHOUK sur l'histoire du tourisme tunisien. 



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mardi 30 janvier 2018

Stéphane Houcine Nater de retour en Suisse






Après quelques années passées dans le championnat tunisien, le milieu de terrain Stéphane Houcine Nater a choisi de retourner en Suisse.

A l'issue d'expériences au Club Africain et à l'Etoile Sportive du Sahel, le tunisien s'est engagé avec la formation du FC Rapperswil-Jona.

Ce club évolue en Challenge League (2ème division) et occupe actuellement la 5ème place au classement général après 10 journées.

Stéphane Houcine Nater a signé un contrat de deux ans.


Information parue le 11 octobre 2017

dimanche 28 janvier 2018

Bruxelles et l’ONU veulent faire de la Tunisie une prison pour migrants





Par Sadek Sahraoui – Des nombreux médias tunisiens révèlent que des pays européens et des organisations internationales exercent de fortes pressions sur les autorités tunisiennes afin de les amener à adopter une loi qui transformerait la Tunisie en un vaste «asile» pour migrants illégaux. Ces pressions viendraient du notamment représentant local du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), Mazen Abou Chanab, et de l’ambassadrice de Suisse à Tunis, Rita Adam.

La presse tunisienne soutient que ce projet de loi, à l’étude depuis 2012 au niveau du ministère de la Justice, a atterri depuis peu sur le bureau du Premier ministre tunisien. L’opinion tunisienne redoute aujourd’hui que ce projet de loi soit adopté sans faire l’objet d’aucune consultation ni d’aucun débat public.

De son côté, le représentant du Haut-Commissariat pour les réfugiés en Tunisie ne cache pas son vœu de voir les autorités tunisiennes aller plus vite dans le sens des attentes de l’ONU : «Nous voulons que 2018 soit l’année de la promulgation de cette loi. La Tunisie deviendrait ainsi le premier pays en Afrique du Nord et au Moyen-Orient à disposer d’une loi sur les réfugiés humanitaires.» Mazen Abou Chanab ne dit par contre pas ce que la Tunisie va concrètement gagner dans cette histoire. Il ne dit pas non plus que tout ce travail est fait pour éviter aux migrants illégaux de rejoindre l’Europe. Cette loi dont M. Abou Chanab parle est destinée à délocaliser les problèmes de l’Europe vers le Maghreb.

Le président de l’Institut arabe des droits de l’homme en Tunisie, Abdul Basit Bin Hassan, a reconnu aussi que son organisme et le HCR avaient «mené une intense campagne pour amener les autorités tunisiennes à adopter une telle loi».

L’ambassadrice de Suisse à Tunis a déclaré pour sa part que son pays, qui abrite le siège du HCR, a aidé financièrement et techniquement le ministère tunisien de la Justice pour préparer la loi tunisienne sur le «droit d’asile». Aussi a-t-elle appelé le Parlement tunisien à l’adopter afin qu’elle puisse être mise en œuvre le plus tôt possible.

La ministre suisse de la Justice et de la Police, Simonetta Sommaruga, avait annoncé, lors de sa visite en Tunisie en octobre dernier, que son pays donnera à l’Etat tunisien et au HCR, pour les deux prochaines années, environ 38 millions de dinars tunisiens. Cet argent sera destiné à aider les migrants en difficulté de passage en Tunisie. Lors de cette visite, la ministre suisse avait également annoncé l’ouverture d’un «bureau de sécurité» dans l’ambassade de son pays en Tunisie. «La lutte contre la migration illégale sera une priorité pour le travail de ce bureau», a-t-elle déclaré. La Suisse soutient, rappelle-t-on, la Tunisie dans la formulation et la mise en œuvre de politiques d’immigration «conformes aux normes internationales».

S. S. publié le 31.12.2017

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samedi 27 janvier 2018

Simonetta Sommaruga salue le partenariat migratoire Suisse-Tunisie

Par AWP  
La Suisse va prolonger sa coopération avec la Tunisie jusqu'en 2020. Une enveloppe de 100 millions de francs servira à promouvoir l'insertion des jeunes Tunisiens dans le monde du travail.


La conseillère fédérale a qualifié le partenariat migratoire conclu avec la Tunisie de "modèle".  (Crédits: keystone)


Au terme sa visite de deux jours en Tunisie, Simonetta Sommaruga a salué mardi le partenariat migratoire conclu avec ce pays depuis 2012, au lendemain de la révolution de jasmin. Il a permis de relever plusieurs défis qui se sont posés aux deux pays, a-t-elle relevé.

La Suisse va en outre prolonger sa stratégie de coopération avec la Tunisie jusqu'en 2020. Une enveloppe d'un peu plus de cent millions de francs servira notamment à promouvoir l'insertion des jeunes Tunisiens dans le monde du travail, grâce notamment au savoir-faire suisse en matière d'apprentissage.

La stratégie suisse doit aussi revêtir un aspect économique, a indiqué la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) en clôture de la huitième séance de mise en œuvre du partenariat migratoire.

La conseillère fédérale a rencontré mardi matin à Tunis les ministres tunisiens de l'intérieur Lotfi Brahem et des affaires étrangères Khemaies Jhinaoui. En présence de ce dernier, elle a indiqué devant la presse que les migrants ne constituaient pas seulement "un problème" à gérer quotidiennement mais également "un atout", reprenant une analyse déjà tenue par exemple par la chancelière allemande Angela Merkel au plus fort de la crise migratoire en Europe .

Elle a qualifié le partenariat migratoire conclu avec la Tunisie de "modèle". Les autorités tunisiennes se rendront en Suisse à la mi-novembre dans le cadre du Groupe de contact pour la Méditerranée centrale. La Libye, la Tunisie et le Niger comptent parmi les pays invités à cette rencontre.

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Article paru le trois octobre 2017

vendredi 26 janvier 2018

Sommaruga en visite en Tunisie

Crise migratoire

La conseillère fédérale est arrivée lundi à Tunis, où elle doit renforcer le partenariat de la Suisse avec les autorités tunisiennes au sujet de la crise migratoire.

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga est arrivée lundi en milieu de journée à Tunis pour une visite de deux jours pour mieux appréhender les défis posés par la crise migratoire. Voisine de la Libye, la Tunisie reste une zone de transit pour de nombreux migrants.

Simonetta Sommaruga et Roman Darbellay, directeur du Bureau de coopération suisse en Tunisie, à l'aéroport de Tunis, lundi.
Image: Keystone

 

La Suisse veut y consolider son partenariat migratoire. Partant du constat qu'il faut continuer de gérer cette crise en amont, la chef du Département fédéral de justice et police (DFJP) va renforcer cet accord, déjà vieux de cinq ans, avec les autorités tunisiennes.
Dans la foulée de la révolution de jasmin en Tunisie (fin 2010 - début 2011), plusieurs milliers de Tunisiens, en majorité de jeunes hommes, avaient alors déposé une demande d'asile en Suisse. Pour endiguer ce flux, un programme de coopération a été mis sur pied par la Suisse, privilégiant notamment l'aide au retour et la formation professionnelle des jeunes Tunisiens dans leur pays.
Selon des chiffres officiels, plus de 1600 demandeurs d'asile tunisiens auraient ainsi pu rentrer dans leur pays grâce à ce soutien. 

Future loi sur l'asile
Dès son arrivée à Tunis, Mme Sommaruga s'est entretenue avec plusieurs associations actives dans l'encadrement des migrants, leur offrant une permanence sociale et juridique. Terre d'Asile Tunisie, qui bénéficie du soutien de la coopération suisse, vient en aide autant à des travailleurs migrants qu'à des victimes de la traite ou encore des étrangers en transit dans le pays.
«La Suisse appuie ici principalement les efforts visant à améliorer la capacité de l'Etat tunisien à gérer la migration, notamment en aidant très activement à la mise sur pied d'une loi sur l'asile qui devrait être bientôt ratifiée par le parlement, dotant ainsi la Tunisie d'une loi moderne», a expliqué lundi à l'ats Romain Darbellay, directeur de coopération à l'ambassade de Suisse à Tunis.
«On prend évidemment toujours en compte le contexte local, sachant que les autorités sont ici en pleine phase de transition. Nos expériences en Suisse ou ailleurs nous permettent de faire des choix qui offrent les meilleures solutions dans notre dialogue avec les autorités tunisiennes. Nous essayons de travailler sur le long terme. Pour les cas d'urgence, notre réponse est humanitaire», ajoute-t-il. 

Stratégie de coopération 2017-2020
Dans la foulée, la délégation suisse s'est rendue dans la Medina de Tunis, où entre les murs d'une vieille école primaire l'association Beity apporte secours et soutien, mais également des soins appropriés aux femmes tunisiennes victimes de violences domestiques ainsi qu'à quelques migrantes.
Mardi, Mme Sommaruga doit rencontrer plusieurs ONG et organisations internationales basées en Tunisie, mais actives sur le terrain voisin, en Libye. Elle s'entretiendra également avec le ministre tunisien de l'intérieur, Lotfi Brahem, et celui des affaires étrangères, Khemales Jhinaoui. A l'issue de ces réunions sera officiellement lancée la stratégie de coopération suisse en Tunisie pour la période 2017-2020. (ats/nxp)

Article paru le 03 octobre 2017

jeudi 25 janvier 2018

Sommaruga à Tunis pour parler immigration

Migrants 

La Suisse veut consolider son partenariat migratoire avec la Tunisie, une zone importante de transit pour les migrants.

Simonetta Sommaruga se rend lundi et mardi à Tunis pour mieux appréhender les défis posés sur place par la crise migratoire. Voisine de la Libye, la Tunisie reste une zone de transit pour de nombreux migrants. La Suisse entend y consolider son partenariat migratoire.

La cheffe du Département fédéral de justice et police, Simonetta Sommaruga, sera en Tunisie pour consolider le partenariat migratoire avec Tunis. (Photo d'archives)
Image: AFP

 

Partant du constat qu'il faut continuer de gérer cette crise en amont, la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) va renforcer cet accord, déjà vieux de cinq ans, avec les autorités tunisiennes. Dans la foulée de la révolution de jasmin en Tunisie (fin 2010-début 2011), plusieurs milliers de Tunisiens, en majorité de jeunes hommes, avaient alors déposé une demande d'asile en Suisse.
Pour endiguer ce flux, un programme de coopération a été mis sur pied par la Suisse, privilégiant notamment l'aide au retour et la formation professionnelle des jeunes Tunisiens dans leur pays. Selon des chiffres officiels, plus de 1600 demandeurs d'asile tunisiens auraient ainsi pu rentrer dans leur pays grâce à ce soutien.

Contrer le terrorisme
La lutte contre le terrorisme demeure encore et toujours l'un des chevaux de bataille des autorités à Tunis, sachant que de nombreux jeunes (3000 environ) ont rallié au fil des ans le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak. Le gouvernement tunisien craint comme la peste le retour au pays des jeunes candidats au djihad.
Alors que Mme Sommaruga s'entretiendra mardi avec plusieurs ministres tunisiens sur la reconduction du partenariat migratoire, reprendra le même jour dans la capitale tunisienne le procès de l'attentat du 26 juin 2015 sur une plage près de Sousse (nord).
L'attaque avait coûté la vie à 38 touristes, principalement britanniques. Une vingtaine d'accusés, tous tunisiens, doivent répondre de «crimes terroristes». Six membres des forces de sécurité sont également accusés de «non-assistance à personne en danger».
Bureau suisse de police
Mme Sommaruga entend intensifier lors de son voyage les relations entre Berne et Tunis, précisément dans les domaines relevant de la sécurité. Un bureau suisse de coopération policière s'ouvrira d'ailleurs ce mardi à Tunis.
Vu de Berne, l'échange d'informations avec les pays du Maghreb est indispensable pour mieux lutter contre le terrorisme et entraver le travail des passeurs ainsi que celui des trafiquants de drogue. La présence depuis avril d'un attaché de police suisse à Tunis doit déjà faciliter le suivi des enquêtes et des procédures pénales.

Point névralgique en Libye
Armé d'une kalachnikov, l'étudiant tunisien de 23 ans qui avait abattu il y a deux ans des touristes sur cette plage près de Sousse, s'était radicalisé en Libye. Ce pays reste plus que jamais aujourd'hui le point de départ de nombreux migrants pour l'Europe.
Simonetta Sommaruga s'entretiendra lors de sa visite à Tunis avec plusieurs organisations internationales basées en Tunisie mais actives sur le terrain voisin en Libye. Parmi elles, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Leur mission est de protéger les migrants, et le cas échéant les sauver d'un naufrage en mer.
La cheffe du DFJP aura enfin un échange avec des garde-côtes libyens en formation à Tunis, dont la tâche est d'accroître la sécurité des eaux territoriales libyennes. La question de la protection des migrants en Libye sera à nouveau abordée à la mi-novembre en Suisse dans le cadre du Groupe de contact pour la Méditerranée centrale.
Mme Sommaraga poursuivra son périple mercredi et jeudi au Niger, avec notamment la visite d'un centre de transit pour migrants. (ats/nxp)


Article paru le 2 octobre 2017

 

mercredi 24 janvier 2018

L’unité de séchage des produits agricoles inaugurée en Tunisie

La Tunisie a inauguré l’unité de séchage des produits agricoles fonctionnant à l’énergie solaire mercredi 27 décembre 2017. La cérémonie d’inauguration a eu lieu au siège de l’Office des terres domaniales (Otd) de Tunis.



Ce projet est financé par l’Agence allemande de coopération internationale en Tunisie (Giz) à hauteur de 30 mille dinars, appuyé par l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia) et l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (Anme). De l’avis de Yassine Allani, un tunisien résident en Suisse et directeur général de Sunlife Afrique, un groupe d’entreprises qui promeut et développe des idées et concepts originaux pour les faire évoluer en structures économiques capables de générer des revenus, et ce, en se basant sur l’utilisation de l’énergie solaire qui s’est confié à l’Agence TAP, cette infrastructure sera consacrée au séchage des produits agricoles afin d’assurer la sécurité alimentaire de l’agriculture tunisienne et encourager les agriculteurs à exporter davantage. Poursuivant son allocution, Allani a précisé que cette unité de séchage mobile est facilement démontable et fonctionne à l’énergie thermique et photovoltaïque. Une première selon lui en Tunisie, renchérissant que l’idée du projet a été lancée depuis 30 ans. Selon ses dires, cette unité de séchage agroalimentaire permettra aux agriculteurs de transformer leurs produits, essentiellement, les produits aromatiques et les tomates en utilisant les énergies renouvelables.


Moctar FICOU / VivAfrik

Paru le 29 décembre 2017

mardi 23 janvier 2018

Tunis ville plus paisible d'Afrique et Bâle ville plus paisible d'Europe, chacune première de leur continent !





Credit photo : https://www.myswissalps.com/munsterbasel

Selon le Crime index 2017 Mid-Year, Tunis a été classée, la capitale la plus paisible et sûre d’Afrique, L’indice de Tunis est de 36,11 pour indiquer qu’il s’agit d’un indice faible.
Abu Dhabi aux Émirats Arabes Unis vient en première place, Doha au Qatar 2ème, Bâle en Suisse 3ème, Munich en Allemagne 4ème et de Singapour 5ème, selon cet indice.
Par contre des villes comme San Pedro Sula au Honduras, Port Moresby en Papouasie Nouvelle-Guinée, Caracas au Venezuela, Pietermaritzburg en Afrique du Sud, Fortaleza au Brésil, sont classées comme dangereuses.

Source information parue 19 octobre 2017 par Mourad S

lundi 22 janvier 2018

L'entreprise suisse Allani Sunlife Holding révolutionne l'agriculture en Tunisie


Des Tunisiens révolutionnent l’agriculture, et sans polluer!

 

Une centrale fonctionnant à l’énergie solaire pour le séchage de produits agricoles, dont les tomates et pour d’autres usages dans les industries agroalimentaires, a été conçue par le groupe Allani Sunlife Holding. Elle sera remise, fin octobre 2017, à l’Office des Terres Domaniales pour le séchage de produits agricoles, dans une première étape à Sfax.


Il s’agit d’une centrale construite dans le cadre des programmes de production d’électricité à partir de l’énergie solaire au profit de l’industrie agroalimentaire.

Cette machine sera expérimentalement utilisée dans des terres domaniales à Sfax, pour le séchage des pistaches, des amendes et des prunes, a déclaré à TAP, Yassine Allani, président du Conseil d’Administration de Allani Sunlife Holding, un groupe d’entreprises qui promeut et qui développe des idées et concepts originaux et les fait évoluer en structures économiques capables de générer des revenus, et ce, en se basant sur l’utilisation de l’énergie solaire.

Le groupe a été choisi dans le cadre d’un appel d’offres lancé par la GIZ pour la fabrication de l’appareil au profit de l’Office des Terres Domaniales. Le holding a ouvert en mars 2017 une filiale à Kairouan pour ” rapprocher ses services des agriculteurs “, selon Allani, un Tunisien résidant en Suisse.
La Centrale d’un poids de 1,2 tonne fonctionne à l’énergie thermique et photovoltaïque. Elle est fabriquée par des compétences tunisiennes et un savoir-faire suisse. Sa surface solaire globale est constituée de 30m2 de capteurs suspendus pour ne pas empiéter sur le sol agricole et éviter la poussière.

La centrale permet le séchage d’une récolte de tomates en un seul jour au lieu de laisser, par exemple, ces produits périssables, exposés au soleil pour sécher, durant presque un mois“, indique Allani.

La centrale peut être détachée et transportée d’une terre à l’autre dans tous les gouvernorats du pays pour la remonter en seulement 30 minutes. Cette invention permet la réduction de la consommation des hydrocarbures et l’économie d’énergie. “Pour le séchage de 20 kilogrammes de tomates et le transport de la centrale d’un lieu à l’autre, un camion transporteur consomme 20 fois plus d’énergie“.




Article paru le 09 octobre 2017 

samedi 20 janvier 2018

Saïda Keller-Messahli enquête sur les mosquées suisses

Publié le 2 septembre par Laure Lugon

Portrait von Saida Keller-Messahli. Sie ist islamischen Menschenrechtsaktivistin. Fotografiert auf der Stadelhofen Galerie in Zürich. 16. August 2017 F©Giorgia Müller / Bildrecht Giorgia Müller

«L’islam radical s’est invité dans les mosquées suisses»

Après des années d’enquête, la présidente du Forum pour un islam progressiste publie à Zurich «La Suisse, plaque tournante islamiste». Sans concessions et de façon documentée, elle y dénonce l’infiltration et la propagation d’un islam radical dans les lieux de culte musulmans

La Suisse, plaque tournante islamiste. C’est le titre inquiétant de l’ouvrage signé par Saïda Keller-Messahli, présidente et directrice du Forum pour un islam progressiste. Depuis des années et sans relâche, la Zurichoise d’origine tunisienne enquête sur les mosquées suisses, alerte et dénonce la montée du salafisme. Selon elle, la plupart des lieux de culte sont infiltrés par les courants radicaux, lesquels font le lit du djihadisme. Après le sanglant attentat de Barcelone, perpétré par un jeune radicalisé dans une mosquée, ainsi qu’une enquête du Tages-Anzeiger révélant qu’un imam prêchait la haine à Bienne, son livre sonne comme une mise en garde alarmante.

Pensez-vous que l’imam démasqué à Bienne soit un cas particulier?
Non, je ne le pense pas. Ce cas a été rendu public, mais d’autres sont encore dans l’ombre. La Suisse compte plusieurs prédicateurs islamistes et certaines mosquées, albanaises surtout, invitent régulièrement des prédicateurs salafistes étrangers. Comme celles de Regensdorf (ZH), de Viège et de Brigue. Car le wahhabisme, qui fonde la pensée salafiste, a mis le grappin sur les pays balkaniques musulmans après les guerres des années 90.

La plupart des mosquées suisses seraient dangereuses. N’exagérez-vous pas le danger?
Non. L’islam radical s’est invité dans les mosquées suisses. Mon travail est un travail d’alerte. Je montre ce qui, sur le plan organisationnel, est mis en œuvre, à notre insu, pour nous imposer un mode de vie différent. J’explique comment des organisations islamistes internationales s’appuient sur nos mosquées pour investir notre pays. Il s’agit d’une stratégie globale qui vise à implanter un islam conservateur, rétrograde, discriminant et parfois violent.

Quel est votre «modus operandi» d’enquêtrice?
Outre mes recherches et mes contacts, j’ai aussi des relais dans les prisons, où une forte proportion de détenus sont musulmans. Je reçois des informations que ni les journalistes ni les politiques ne possèdent, j’ai accès à la littérature salafiste qui y circule, imprimée en Arabie saoudite, au Kosovo, en Macédoine et en Bosnie. Ce qui me permet d’affirmer qu’on ne devrait pas envoyer d’imams dans les prisons, mais des travailleurs sociaux ou des psychologues uniquement.

Ce serait une inégalité de traitement par rapport aux détenus d’autres confessions…
Sauf que, dans la religion musulmane, le concept d’aumônier n’existe pas. On l’a inventé par souci d’égalité, justement. S’il faut absolument s’y soumettre, sachons au moins qui ils sont. Car il n’existe aucune liste des imams aumôniers, contrairement à ce qui se passe pour les aumôniers catholiques ou protestants. Ceux sur lesquels j’ai fait des recherches ne sont pas dignes de confiance.

Vous vous en prenez aussi aux jardins d’enfants islamiques?
Chaque mosquée ou presque a son jardin d’enfants ou son groupe de jeunes. Plusieurs mosquées proposent des gardes d’enfants le week-end ou des camps de vacances, or il s’avère que ce sont des lieux d’endoctrinement religieux. Une étude autrichienne a démontré que plus de la moitié de ces lieux véhiculaient des valeurs non compatibles avec la démocratie. L’auteur de cette étude, d’origine turque, a été accusé de manipulation et une commission indépendante se penche actuellement sur son travail. En Suisse alémanique, des imams donnent des cours d’islam à l’école publique. Personne ne s’offusque du fait que le matériel didactique provient d’Arabie saoudite ou de Turquie.

Mais le salafisme ne conduit pas immanquablement au djihadisme!
En effet, mais tout djihadiste est un salafiste. Le salafisme est une idéologie radicale, qui diabolise notre manière de vivre et notre société au point de déshumaniser ceux qui ne vivent pas selon sa doctrine. Mais il n’y a pas que cette extrémité qui soit préoccupante. L’islam politique, dont le salafisme est une facette, est le ferment de la ségrégation sociale, de l’exclusion, du mépris des femmes, des crimes d’honneur. Beaucoup de jeunes me contactent, désespérés parce que leur famille leur interdit de fréquenter un partenaire non musulman. Vous n’imaginez pas combien de souffrances je constate au sein des communautés musulmanes.

Revenons au djihadisme. Beaucoup d’experts avancent que le recrutement se fait par Internet et non dans les mosquées. Le recruteur tunisien de Meyrin arrêté récemment opérait dans des restaurants tunisiens. Ne vous trompez-vous pas de cible?
Non. La radicalisation ne se fait pas nécessairement dans les mosquées, mais c’est souvent le lieu où l’on repère des jeunes en proie à un vide émotionnel et intellectuel ou en recherche de sens à leur vie. Ils auront déjà été pénétrés par les discours radicaux. Une fois identifiés, ils sont endoctrinés au-dehors. La radicalisation peut aussi commencer sur la Toile, mais elle doit ensuite évoluer dans une relation humaine pour aboutir au passage à l’acte. Nous savons qu’un imam de la mosquée An’Nur de Winterthour allait chercher à la sortie de l’école un frère et une sœur bosniaques, connus pour être partis faire le djihad.

En Suisse romande, quelles mosquées présentent un danger, selon vous?
A Genève, celle du Petit-Saconnex et celle des Eaux-Vives sont clairement sous la coupe, pour la première, du salafisme, et pour la seconde, des Frères musulmans. Mais les mosquées albanaises présentent aussi un danger, à la notable exception de celles qui sont affiliées à l’organisation de l’imam bernois Mustafa Memeti. En revanche, les quarante mosquées réunies sous la bannière de l’Union des imams albanais de Suisse de Nehat Ismaili sont salafistes. Cette organisation promulgue notamment des fatwas. Elle est liée à une union similaire du Bade-Wurtemberg, en Allemagne, salafiste, qui fait de la publicité sur sa plateforme pour les pires prêcheurs balkaniques et fait la promotion de discours violents et misogynes, par la distribution de milliers de CD aux mosquées allemandes et suisses. Une autre organisation basée à Onex (GE), l’Organisation européenne des centres islamiques (OECI), dont le but est de financer la construction de mosquées en Europe, est constituée de représentants de centres islamiques saoudiens en Europe et de prédicateurs qataris et saoudiens. Il se peut que cinq mosquées en aient profité en Suisse: à Volketswil, Netstal, Wil, Frauenfeld et Plan-les-Ouates – et peut-être bientôt Fribourg, où il existe un projet de construction de mosquée pour 8 millions de francs.

A Plan-les-Ouates, vous voulez parler de la mosquée Dituria (lire LT du 19.01.2017)?
Tout à fait. Dituria est d’obédience salafiste. Lors de son inauguration, les autorités locales étaient présentes, mais aussi le mufti du Kosovo, lequel avait reçu à Pristina, un mois plus tôt, le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale (LIM) des Saoudiens, dont le but est de répandre de par le monde l’islam salafiste. Deux «savants» saoudiens qui publient des nouvelles en arabe ont salué son ouverture, avançant un coût de 4 millions de francs et la présence de personnalités religieuses importantes du Kosovo et même de l’ambassadeur du Koweït en Albanie. Si cette mosquée n’était pas importante, ces gens n’auraient pas fait le déplacement.

Ses responsables, que «Le Temps» a rencontrés, assurent que le financement de leur mosquée est local et qu’ils ne dépendent pas de l’Arabie saoudite…
Ils ont beau jeu de l’affirmer, puisque l’opacité financière et organisationnelle prévaut. Mais, encore une fois, les invités présents à l’inauguration d’une mosquée donnent des indications sur ses liens. Il faut comprendre que les réseaux de mosquées sont organisés de manière pyramidale. En Suisse, douze organisations fédèrent chacune plusieurs dizaines de mosquées, chapeautées par une fédération. Au sommet trône la Ligue islamique mondiale. C’est une véritable structure de pouvoir, un système pensé pour implanter partout un courant ultra-conservateur.

Dans cette nébuleuse, où se situent les mosquées turques?
La Turquie, membre de la Ligue, joue aussi un rôle de premier plan en Suisse: la totalité des 70 mosquées turques en Suisse sont dans la sphère d’influence d’Ankara. On a vu son pouvoir de mobilisation et d’espionnage, d’ailleurs, lors des dernières élections en Turquie. Une vingtaine de ces mosquées appartiennent au réseau Milli Görüs, islamiste et nationaliste, en lien avec les Graue Wölfe en Allemagne, un mouvement d’extrême droite turque. La Présidence des affaires religieuses en Turquie (Diyanet) soutient les mosquées turques en Suisse, y envoie et paie des imams ultra-conservateurs. Le président de la Fédération d’organisations islamiques de Suisse, Montassar Ben Mrad, est donc aussi lié à Diyanet. Il a d’ailleurs rencontré le président turc, Recep Tayyip Erdogan, en mars 2017.

Et les courants modérés, où sont-ils?
En Suisse, je ne les vois nulle part, sauf peut-être autour de Mustafa Memeti.

Les autorités seraient donc naïves?
Absolument, surtout la gauche, qui fait preuve d’angélisme, par souci de protéger les minorités et le multiculturalisme. Elle craint aussi d’apporter de l’eau au moulin de l’UDC. Ainsi, les autorités judiciaires zurichoises viennent de nous retirer un cours que nous donnions au personnel de prison sur le phénomène de radicalisation et qui avait un énorme succès, au prétexte que cela allait faire des vagues. A droite et au centre, les politiques préfèrent rester dans leur zone de confort et fermer les yeux sur des sujets qui les exposent. On l’a bien vu à Bienne avec l’imam libyen.

Que devraient-ils faire pour parer au danger?
Commencer par légiférer, afin de préciser dans la loi les conséquences des prêches de haine et d’intolérance. L’expulsion devrait être possible pour les gens qui travaillent contre la société qui les accueille.

Vous êtes membre fondatrice de la mosquée progressiste Ibn Rushd-Goethe à Berlin, qui autorise les femmes imams, la prière mixte et les homosexuels. Avec l’avocate Seyran Ates, activiste des droits des femmes musulmanes, vous êtes la cible d’une fatwa. Cette mosquée de Berlin n’est-elle pas une provocation inutile?
Non, ce n’est pas une idée nouvelle, cela existe déjà à Londres, à Paris et aux Etats-Unis, où deux imams homosexuels ont ouvert des mosquées inclusives. Il n’y a aucune provocation dans le fait de vouloir changer un rite archaïque et misogyne. La foi est une chose, le rite et le discours en sont une autre. Malheureusement, beaucoup de musulmans pratiquants ne font souvent pas la différence. Mais d’autres ne se reconnaissent plus dans les mosquées existantes, qui endoctrinent au lieu de stimuler la réflexion et le développement démocratique.

Il y a la philosophie, pour la réflexion. La religion, elle, est plutôt fille du dogme!
Les deux autres religions révélées, christianisme et judaïsme, ont changé au cours des siècles. Dans le christianisme par exemple, on assigne une place à l’Eglise et le reste appartient aux individus. L’Eglise ne peut pas entrer aussi facilement dans la vie des gens que l’islam.

Seriez-vous islamophobe?
Ce mot me fait rire, car il ressort de la psychiatrie. Or, mon mari était psychiatre et je puis vous dire que toute phobie renvoie à un état pathologique. Ce terme a été détourné par les islamistes, Recep Tayyip Erdogan notamment, qui a cultivé cette notion pour des motifs politiques. Dès que les gens de sa sorte se voient refuser une revendication, ils dégainent ce concept pour accuser ceux qui prétendument les brident. Votre question démontre qu’ils ont réussi, puisque critiquer l’islam, aujourd’hui, est devenu suspect. Donc non, je ne suis pas islamophobe, mais bel et bien musulmane. L’islam est ma foi, ma culture, mes racines, mon histoire personnelle.

Comment expliquer le silence de la majorité des musulmans devant les attentats?
Beaucoup ont peur. A la mosquée An’Nur à Zurich, deux jeunes ont été sévèrement battus pour avoir parlé à un journaliste. Et puis il y a le communautarisme, qui commande de passer sous silence les méfaits de gens de même origine. Dénoncer, c’est passer pour un traître. C’est ainsi que je m’explique, par exemple, le silence des fidèles de la mosquée de Bienne, qui ne devaient pas tous adhérer au discours haineux de l’imam. Le communautarisme est un terrorisme psychologique qui muselle la parole.

D’où vient votre côté rebelle?
Je l’ai toujours eu, enfant déjà. Cela me vient peut-être d’un aïeul, mais c’est devenu constitutif de ma personnalité. Tout comme la sensibilité et la mélancolie. Je fais partie de ces gens qui sont obsédés par la réalisation d’un objectif, quel qu’il soit, qui amènerait du meilleur. Afin de… comment dire… atteindre une clarté. Je souhaiterais ne pas être en permanence absorbée par mes préoccupations, qui ne me lâchent pas, même lorsque je cueille des champignons en forêt. Mais rien ne peut me détacher de ce que je considère être de ma responsabilité: alerter sur le danger que court la Suisse en laissant une idéologie radicale s’implanter et contaminer des citoyens. Il me serait insupportable d’avoir vu venir et de n’avoir rien fait. Dussé-je y laisser ma tranquillité et mes autres objets d’intérêt, qui sont nombreux.
«Islamistische Drehscheibe Schweiz, Ein Blick hinter die Kulissen der Moscheen», Saïda Keller-Messahli, NZZ Libro



PROFIL

1957: Naissance dans un petit village au nord de Tunis.
1964: Est envoyée à Grindelwald dans une famille d’accueil où elle va passer cinq ans, puis rentre en Tunisie.
1979: Revient en Suisse et fait des études de linguistique, de littérature et de cinéma à Zurich.
1983: Rencontre son futur mari, avec qui elle aura deux garçons.
2004: Fonde le Forum pour un islam progressiste.

QUESTIONNAIRE DE PROUST


Quelle est votre langue du cœur?
Le Bärndütsch

Quand avez-vous prié pour la dernière fois?
Il y a quelques jours, comme à chaque fois que je me trouve dans une situation difficile.

Quel est le personnage historique que vous méprisez le plus?
Tous ceux qui ont utilisé leur chance d’accéder au pouvoir pour en faire le contraire de ce qu’ils auraient dû. Ils sont nombreux.

Quelle est la réforme que vous estimez le plus?
Le droit de vote des femmes en 1971.

Quel est le don que vous aimeriez avoir?
Voler comme un oiseau, connaître cette impression de légèreté et de liberté pour pouvoir regarder le monde avec distance et le savourer.

Quels sont vos héros dans la vie réelle?
Les gens qui mobilisent leur courage et font du mieux qu’ils peuvent pour avancer et croire en la vie.


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Emmi: Kaiku accroît sa participation dans la Centrale Laitière de Mahdia

Zurich (awp) - Emmi (groupe laitier suisse) a augmenté sa participation dans la société tunisienne Centrale Laitière de Mahdia (Vitalait) via sa filiale espagnole Kaiku, qui détient désormais 54,7%, contre 45,4% précédemment. Dans une deuxième étape, en 2021, la participation progressera de 9,34% à 64,0%, a précisé le groupe lucernois mercredi dans un communiqué. Les détails financiers de la transaction n'ont pas été dévoilés.




Etant donné qu'Emmi détient 73,4% des actions de Kaiku, elle possède désormais 40,2% des parts de la Centrale Laitière de Mahdia. A l'issue de la deuxième étape, sa participation sera portée à 47,1%.

Le Tunisie est le quatrième marché étranger de la société et l'opération permettra de renforcer sa position internationale. La Centrale Laitière de Mahdia distribue ses produits sous la marque Vitalait et se positionne comme numéro deux sur le marché tunisien des produits laitiers.

Ces transactions n'ont aucune incidence sur le chiffre d'affaires et l'Ebit d'Emmi, car la société est déjà intégralement consolidée, précise le communiqué.

La transaction doit encore être approuvée par les autorités tunisiennes.

ol/buc

(AWP / 10.01.2018 08h03) 

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jeudi 18 janvier 2018

Abdelfattah Mourou est venu parler aux jeunes musulmans de Suisse.

«Les Tunisiens en ont marre de ce chaos»

Abdelfattah Mourou (à droite), actuel vice-président de l’Assemblée nationale, parle avec Mustapha Ben Jaafar, président de l’Assemblée nationale.
Image: Reuters

 

Il est l’une des figures tutélaires de la mouvance islamique en Tunisie. Vice-président du parlement, Abdelfattah Mourou est venu parler aux jeunes musulmans de Suisse.

Il est l’un de fondateurs du parti Ennahdha et une figure respectée de l’islam tunisien. Aujourd’hui vice-président de l’Assemblée nationale, Abdelfattah Mourou exerce son influence bien au-delà des frontières de son pays. Il y a quelques jours, le prêcheur converti en homme politique est venu prodiguer ses conseils aux jeunes musulmans de Suisse réunis à Bienne à l’occasion de la 22e rencontre annuelle de la Ligue des musulmans de Suisse.

– Qu’est-ce qui a motivé votre venue en Suisse?
– Je suis venu pour débattre avec des jeunes musulmans de leurs problèmes d’intégration.

– Quels sont ces problèmes?
– Ici, il y en a bien moins qu’en France. La Suisse, elle, n’a pas à gérer les séquelles d’un passé colonial. De fait, les jeunes musulmans sont plus ouverts sur la société suisse. Et elle-même fait preuve de plus d’esprit d’ouverture à leur égard.

– Il y a pourtant une frange de la société suisse très hostile à l’islam…
– Dans toutes les sociétés, il y a des gens qui ont peur de l’étranger.

– Vous leur dites quoi aux jeunes musulmans de Suisse?
– Je leur dis d’agir en tant que citoyens suisses. Il n’y a pas de différence entre eux et les Suisses de souche. Ils doivent suivre des études, se préparer à être actifs dans la société de manière positive. L’islam n’est pas un handicap. La question de la croyance est une question personnelle. Ce qui vous relie aux autres, c’est votre vie, votre œuvre quotidienne.

– Les choses sont-elles en train de s’améliorer en Tunisie?
– Si l’on compare notre situation à celle de la Libye, de l’Egypte, du Yémen, ou de la Syrie, nous nous en sortons plutôt bien. Mais je crois que nous avons besoin de dix années encore pour mettre en place des institutions solides. Il nous faut retrouver une stabilité politique.

– Ce n’est encore pas le cas aujourd’hui?
– Un pays qui est dirigé par un président qui a 93 ans et qui est rallié à Rached Ghannouchi, qui a 76 ans, est-il vraiment stable? Que va-t-il se passer si l’un des deux venait à disparaître? Il n’y a pas d’accord entre leurs partis. Il n’y a rien d’écrit.

– Et au niveau économique?
– Il n’y a pas de croissance. Avant, nous avions un marché avec la Libye. Aujourd’hui, il n’y a plus rien. Le tourisme et l’hôtellerie repartent tout doucement. Les grèves dans les usines de phosphates nous ont fait perdre la moitié de nos clients. Tout est à démarrer. Cela va prendre du temps. Les Tunisiens en ont marre de ce chaos. Ils veulent à manger et du travail. Certains commencent même à dire qu’ils regrettent l’époque Ben Ali. C’est une minorité heureusement. Evidemment, les gens reconnaissent que la situation est meilleure au plan des libertés mais ils disent qu’ils n’ont rien à mettre sur la table.

– Vous n‘avez pas été assez aidés?
– L’Europe et l’Occident nous ont donné de l’argent pour nous aider mais maintenant c’est aux Tunisiens de se prendre en main et d’agir pour redresser le pays.

– Et la place de l’islam aujourd’hui en Tunisie, est-ce toujours un débat?
– La constitution a tranché. La Tunisie n’est pas un Etat islamique. C’est un Etat démocratique. Mais les lois laïques prennent en considération un état d’esprit et le fait que nous agissons dans une société musulmane. Ni plus, ni moins. Nous avons été les premiers à signer cette constitution. Ennahdha veut dire renaissance. Il n’y a pas de connotation islamique. Je suis l’une des figures les plus acceptées en Tunisie bien que je sois le fondateur de ce mouvement. Je suis le plus ouvert des Ennahdhaouis et j’en suis fier.

– Pourtant on vous associe régulièrement aux Frères musulmans…
– Nous avons rompu avec les Frères musulmans depuis 1978. Nous avons forgé notre propre identité et nos propres positions concernant les libertés publiques et les libertés privées. Il faut se méfier des amalgames. Tous les islamistes ne sont pas Frères musulmans. Ennahdha n’est pas avec ou contre les Frères musulmans. C’est autre chose, une autre version de la connaissance de l’islam. Ce qui m’intéresse c’est le développement de mon pays.

– Mais vous défendez les valeurs de l’islam avant tout, non?
– Je ne nie pas que nous sommes des musulmans, mais dans notre pays il y a de la place pour les non-musulmans. Avant de venir en Suisse, j’ai tenu conférence sur la présence du christianisme à l’ambassade américaine devant des jeunes Tunisiens convertis au christianisme. Nous sommes ouverts sur notre société et sa jeunesse. Nous ne proposons pas un autre mode de vie aux Tunisiens. Le code du statut personnel garantit la liberté de la femme, le bien des jeunes, des enfants. Il n’est pas question de le remettre en cause. Nous sommes pour que les Tunisiens puissent vivre ensemble quelles que soient leurs convictions politiques ou religieuses. Ennahdha doit participer à la chose publique. C’est ce que nous faisons au sein de notre parlement. Essayer d’éloigner les Ennahdhaouis de la vie publique risquerait de casser ce changement. Il n’y a pas de démocratie avec un seul œil. Il lui faut deux yeux.

– Quelle est la situation aujourd’hui au plan sécuritaire?
– Nous commençons à enregistrer des résultats. Au lendemain de la révolution, les renseignements généraux ont été supprimés. Pendant deux ans, nous n’avons pas su ce qui se passait sur les frontières et à l’intérieur du pays. Un nombre considérable de jeunes sont partis combattre en Libye, en Syrie, en Irak… Aujourd’hui, la surveillance est plus serrée. Il n’y a plus de possibilité d’appui pour ces gens-là. Ils n’ont jamais fréquenté les mosquées. Depuis plus d’un an, il n’y a pas eu d’attentat. Une filière a été démantelée et la coopération avec l’Algérie, l’Italie et la France fonctionne.

– Envisagez-vous la mise en place de plans de déradicalisation?
– Pour le moment, nous sommes encore occupés à mettre la main sur ces gens-là et à comprendre ce qu’ils font et comment ils fonctionnent. On verra plus tard, s’il y a moyen de les rééduquer. Notre problème à nous, les musulmans, c’est qu’il y a des gens qui agissent en notre nom sans être désignés par nous. Ils s’approprient la banderole de l’islam pour justifier des comportements qui n’ont rien à voir avec l’islam mais à la sortie, c’est nous qui payons la facture. Ils ne sont jamais allés dans nos mosquées et n’ont ni vécu ni étudié les textes sacrés avec nous. (24 heures)

 

Bio express

Au lendemain de la révolution de 2011, Abdelfattah Mourou, s’engage en politique. Avocat de formation, il est avec Rached Ghannouchi le fondateur d’un mouvement islamique en Tunisie (Jamâa Al-Islamiya) qui sera contraint un temps à la clandestinité avant de devenir en 1981 le Mouvement de la tendance islamique (Ennahdha). Au cours de ces années, Abdelfattah Mourou devient l’un des grands prêcheurs de la capitale et le leader le plus populaire de Jamâa Al-Islamiya. Son activisme religieux lui vaudra d’être jeté deux ans en prison, puis placé en résidence surveillée par le régime de Ben Ali. A 69 ans, il est aujourd’hui une des figures politiques influentes. Il a été élu à l’Assemblée des représentants du peuple, lors des élections du 26 octobre 2014, avant d’en être élu premier vice-président.

Article paru le 24 octobre 2017, écrit par Alain Jourdan

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mercredi 17 janvier 2018

Nabil Abdennadher, l’universitaire tunisien qui veut créer le « Facebook médical »

Par wb le 16 décembre 2017


 CP : Geneva Creativity Center

Docteur Nabil Abdennadher est un enseignant universitaire tunisien et responsable de l’Institut de recherche inIT (Institut d’Ingénierie Informatique et des télécommunications) à La Haute École du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (HEPIA).
Le projet qu’il porte est d’une grande singularité et importance : Lancer un « Facebook médical ». En d’autres termes, créer la possibilité pour le patient d’aller chercher les informations qui le concernent dans les bases de données de ses différents médecins, spécialistes, physiothérapeutes, et autres et transmettre ces données à un autre praticien du monde médical.

S’exprimant à La Tribune de Genève, le Tunisien a indiqué que l’idée est « de faire travailler en binôme et à distance des étudiants en 3ème année de bachelor de la filière des Technologie de l’information à la HEPIA et des étudiants de l’Indiana University – Purdue University Indianapolis (IUPUI), autour d’un projet commun ».

« La dimension pédagogique de ce projet est importance pour deux raisons. Premièrement, il s’agit pour les étudiants de travailler sur une problématique concrète, à savoir le partage et le transfert des données médicales. La standardisation des formats et la sécurité des données sont des sujets d’actualité. Les étudiants découvrent le thème et peuvent imaginer des solutions.
Deuxièmement, nous formons des ingénieurs qui seront appelés à travailler avec des équipes à l’étranger », a-t-il expliqué.

Ce projet compte, parmi plusieurs participants, deux étudiants tunisiens, de Supcom Tunis, note la même source.

Dr. Nabil Abdennadher a obtenu son diplôme d’ingénieur de l’Ecole Nationale des Sciences de l’informatique (ENSI), à Tunis, avant de décrocher un doctorat de l’Université de Valenciennes (France). Il a été assistant à l’Université de Tunis II (de 1992 à 1998) et assistant de recherche à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (de 1999 à 2000).

En 2001, il a rejoint le département d’informatique et d’ingénierie de l’université des sciences appliquées de Suisse occidentale (HES-SO, hepia) en tant que professeur assistant. En 2008, il a été promu professeur titulaire.



mardi 16 janvier 2018

CONECT’ee organise la visite aux Entreprises d’Entrainement de Mr Faouzi Abderrahmane, ministre de la Formation Professionnelle et de l’Emploi

Publié le 2 janvier 2018 par Samir Belhassen




Tunisie-Tribune (CONECT) – Mr le ministre de la Formation Professionnelle et de l’Emploi Mr Faouzi Abderrahmane a été accueilli vendredi 29 décembre 2017 par Mr Tarak Cherif le Président de la CONECT, Mme Douja Gharbi Vice Présidente de la CONECT et Présidente de CONECT’ee au siège des Entreprises d’entrainement Elan & Pes by CONECT, le projet  de la CONECT en partenariat avec Swisscontact et la coopération suisse, qui assure la formation, l’accompagnent et le  coaching avec un dispositif innovant et à travers la méthode «learning by doing», ainsi que le placement à l’emploi des  jeunes diplômés de la formation Professionnelle et de l’enseignement supérieur.




Cette rencontre à laquelle a participé aussi le Directeur de SwissContact Mr Yves Mathis,  Mr Ali Klebi et Mr Fathi Triki membres du Bureau Exécutif  National de la CONECT et  Mr Kirmène Marzouki trésorier de CONECT’ee  a été une occasion pour présenter  l’avancement de ce projet et les statistiques réalisées depuis  2014 par la présidente de cette structure  Mme Douja Gharbi , un projet innovant  qui a réussi  à former plus que 400 diplômés et dont le taux de placement à l’emploi a dépassé les 82% .
Mr Le Ministre de la Formation Professionnelle a consolidé les efforts fournis par ces entreprises d’entrainement et a fortement souligné l’importance de pérenniser ce dispositif et de le dupliquer
Cette rencontre a été clôturée par la remise des certificats de 12 stagiaires dont cinq  ont relaté avec beaucoup de passion leur passage à Elan et son impact sur leur vie professionnelle.




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lundi 15 janvier 2018

Tunisien élu brillamment à la municipalité de Chavannes-sur Renens

Fathi Othmani



Né en Tunisie le 01.01.1967, marié et père de jumeaux nés en décembre 2011, Fathi OTHMANI est économiste de formation. Arrivé en Suisse en 2000, il devient enseignant secondaire à l’Etat de Vaud.
Militant socialiste engagé, il est depuis 2004 directeur exécutif d’une association qui milite en faveur d’une meilleure intégration des étrangers et, depuis 2008, membre de la chambre cantonale consultative des immigrés du Canton de Vaud.

Conseiller communal à Chavannes depuis 2012, sa candidature à la Municipalité de Chavannes en 2016 est portée par trois objectifs : vivre ensemble la diversité dans l’équité et le respect de l’autre, assumer ses responsabilités envers les générations futures, et mesurer la force d’une communauté au bien-être du plus faible de ses membres.

Elu brillamment à la Municipalité, Fathi OTHMANI s’inscrira dans la continuité du travail pour l’intérêt général effectué par tous les municipaux socialistes jusqu’à maintenant.


Le statu quo après un long suspense à Chavannes-près-Renens

Bataille électorale

Deux PS et trois indépendants siégeront à la Municipalité. Il a fallu recompter les voix.

 Jean-Pierre Rochat (à g.) et Fathi Othmani, les deux candidats du PS, ont été élus à la Municipalité de Chavannes-près-Renens. Le premier vise le siège de syndic. Image: Marc Döbler, www.photomd.ch

L’attente a été longue dimanche à Chavannes-près-Renens. Les premiers résultats du second tour des élections municipales donnaient pour élus cinq des sept candidats à l’Exécutif chavannois. Mais entre la cinquième et le sixième dans la liste, il n’y avait que cinq voix d’écart. Le bureau électoral a donc recompté les voix, en accord avec la préfecture. Et il n’a terminé son travail qu’après 21h.
«Un des problèmes rencontrés tenait à la présence de nombreux bulletins qui semblaient écrits par des mêmes mains»
«Un des problèmes rencontrés tenait à la présence de nombreux bulletins qui semblaient écrits par des mêmes mains, explique Alexandre Rydlo, du bureau électoral. On a dû les éliminer. C’est un phénomène qui touchait l’ensemble des six premiers candidats de manière à peu près égale.»

Au final, la future Municipalité se composera de deux socialistes et de trois membres de l’association des indépendants Chavannes Ensemble (CE). Comme jusqu’à la fin de l’année dernière, avant la démission du syndic PS André Gorgerat. Sont élus: Jean-Pierre Rochat (PS, sortant), Loubna Laabar (CE, sortante), Alain Rochat (CE), Fathi Othmani (PS) et Isabelle Steiner (CE, sortante).

Déception

Les socialistes, le plus grand groupe du Conseil communal, ne retrouvent pas la majorité municipale perdue lors d’une élection complémentaire. Le candidat PLR Robert Stucki ne passe pas, et son colistier, le municipal sortant Daniel Bally, élu au départ comme Chavannes Ensemble, puis candidat du PLR, devra quitter son poste. Très ému et déçu, il ne semble pas pour l’instant vouloir déposer un recours.

Jean-Pierre Rochat a déjà affirmé qu’il visait le siège de syndic. Chavannes Ensemble n’a par contre pas encore pris de décision. 

(24 heures)
Créé: 20.03.2016, 23h35 par Jérôme Ducret



 




 

 

 

 

dimanche 14 janvier 2018

Coach du Tunisien Malek Jaziri, ancien coach de Rodger


«Roger restera un môme joueur toute sa vie»

Coach du Tunisien Malek Jaziri, Christophe Freyss fut l’entraîneur en chef de Roger Federer durant deux ans au Centre national d’Écublens. Il jette un regard pointu sur celui qui est devenu un phénomène global.

 

Image: Corinne Dubreuil

 


Christophe Freyss, quand vous regardez Roger Federer aujourd’hui, que reste-t-il de sa technique lorsqu’il débarqua à Écublens en 1995?
 Le joueur qui est arrivé à 14 ans au centre national était évidemment talentueux mais encore très instable. On a beaucoup travaillé techniquement, surtout en revers. Sur ce coup comme au service ou à la volée, je vois le fruit d’un long travail. Par contre, il y a un truc qui existait déjà et que je me souviens de n’avoir pas voulu toucher: sa préparation en coup droit et cette faculté à descendre sa tête de raquette juste avant l’impact pour fouetter la balle avec une main très active. Ce geste lui appartient. C’était à lui depuis toujours (il mime le mouvement). Et puis il était capable de trouver facilement des zones décroisées longues et courtes quand il se décalait. Ce poignet exceptionnel, cet œil incroyable, tout était déjà là.

Le but était donc de protéger ce coup?
Exact. Je lui disais juste d’allonger la fin de geste, pour que son contact avec la balle soit un peu plus long. L’idée était de tenir un peu mieux la frappe sans altérer sa fulgurance.

Côté revers par contre, vous évoquez un chantier autrement plus ambitieux.
Côté revers, on peut vraiment parler d’une construction. Je me souviens de deux ou trois séances où je lui envoyais les balles à la main. Et quand un coup sortait bien, je lui disais: «Mémorise le chemin de ta raquette, retiens comment tu t’es couché sur cette frappe.» On bossait les appuis, sa ligne des épaules qu’il peinait à tenir. En slice, Roger faisait même un truc très bizarre avec sa tête. Celle-ci partait vers l’arrière à l’impact comme s’il ne voulait pas voir la direction que prenait son coup. Cette image est restée en moi, très précise.

Depuis sa victoire l’année dernière et les progrès de son revers, il y a débat entre ceux qui ont vu une évolution technique et ceux qui privilégient un changement d’attitude. Votre avis?
Franchement, je ne vois pas d’évolution technique notoire. Je pense plutôt que Roger est arrivé au constat suivant: j’ai un certain âge, les gars sont plus forts que moi physiquement, donc je vais perdre le moins de terrain possible pour écourter les échanges. Du coup, il utilise moins son slice et prend la balle au sommet du rebond. Attention, Roger est offensif depuis vingt ans. Mais il a poussé cette attitude encore plus loin en refusant de perdre un centimètre de terrain. Selon moi, c’est cette exigence qui a fait progresser son revers.

Est-ce que Roger Federer arrive encore à vous surprendre?
Oui. Parfois je me demande même comment il peut avoir l’idée de jouer certains coups. À Bâle, il a par exemple enchaîné après son service pour poser une volée de revers amortie qui s’est littéralement arrêtée. J’ai vu pas mal de trucs dans le tennis depuis quarante ans. Mais, là, je suis resté ébahi. C’était un coup de talent pur. Évidemment, les gens sont enchantés, ils applaudissent. Mais, au fond, je ne crois pas qu’ils mesurent à quel point c’est exceptionnel.

Comment a-t-il fait pour résister aux transformations du jeu depuis vingt ans?
En fait, je pense qu’il les a toujours anticipées. Pour nous, avec le recul, les évolutions sont assez logiques: il y a des cycles de grands attaquants puis de grands défenseurs, etc. Mais, dans les années 1990, je me demandais: qu’est-ce qu’un joueur pourrait faire de mieux pour devenir plus fort que Sampras? A priori, il y avait de la place pour un meilleur revers et un peu plus de coffre. Soit à peu près le portrait de Roger Federer. Aujourd’hui, les jeunes frappent à une vitesse que l’on ne pouvait pas soupçonner il y a vingt ans. C’est impressionnant. Mais il manque des choses dans leur jeu. Or que fait Roger? Il résiste, absorbe leur vitesse pour ensuite exploiter leurs faiblesses. J’ai l’impression qu’à chaque fois il avait vu ce qu’il devait continuer à faire ou modifier pour rester au top.

Et il aura 37 ans en août prochain…
Il n’y a pas d’adjectif… Il faudrait peut-être en inventer un. C’est invraisemblable qu’il ait encore cette envie, cette fraîcheur, ce besoin de gagner. C’est vital. Il aime le jeu par-dessus tout. Mais, quand j’y repense, cette passion était déjà présente à Écublens.

C’est-à-dire?
Tous les matins, j’avais le groupe pro de 10 h à midi. Roger sortait de l’école vers 11 h et il voulait jouer. Je lui disais: «Non, tu joueras cet après-midi.» Alors il faisait du mur contre le local à balles; ce qui faisait un boucan pas possible. Je lui disais d’arrêter. Il obéissait dix minutes puis craquait et recommençait. À un moment, on en a eu marre. J’ai dit aux gars: «On va lui foutre la trouille et le mettre tout habillé sous la douche.» Je savais qu’on n’irait pas jusqu’au bout, mais je voulais lui faire peur. On l’a porté jusqu’aux vestiaires… Ça l’avait bien choqué.

Ce besoin de jouer, de sentir la balle dans sa raquette, vous le voyez toujours chez lui?
Complètement. Roger restera un môme joueur toute sa vie. Et heureusement. Car c’est aussi ça qui lui permet de sortir des coups incroyables. Beaucoup d’autres gars ont perdu ce plaisir en cours de route. Pas lui. Chaque fois qu’il envoie la balle vers les ramasseurs, même de volée, même à l’autre coin du terrain, elle arrive dans leur main. À Miami, je regardais ce petit jeu et me disais: «C’est pas possible d’être aussi décontracté.»

À titre personnel, que ressentez-vous quand vous le voyez jouer et gagner encore?
Ça me touche, forcément. Je le regarde dans mon coin et je vois que ce que l’on avait mis en place durant ces années charnières était finalement assez juste. Les fondamentaux sur lesquels on a bossé se sont révélés assez solides pour qu’il puisse construire dessus. Je ressens de la satisfaction, de la fierté, de l’émotion aussi. L’année de son premier titre à Wimbledon (2003), j’étais là avec un groupe de juniors de l’ITF et il m’avait laissé un billet. Quand je l’ai vu sur ce court, à l’aise comme dans son jardin, ça m’avait fait quelque chose. Vraiment.

Et quand vous le croisez sur le circuit…
On échange quelques mots et on se rappelle toujours un souvenir d’Écublens. Comme Severin (Lüthi) était aussi dans le coup, chacun a gardé des petites histoires, toutes différentes.

Le coup de la douche a donc déjà été débriefé?
Pas encore. Mais c’est vrai, je vais devoir ressortir ce dossier (rires)

(nxp)

Créé: 12.01.2018, 21h01 par Mathieu Aeschamnn

 

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samedi 13 janvier 2018

Les candidats tunisiens à l'exil vu d'un quotidien suisse

Publié le 30 octobre 2017 par Mathieu Galtier, Kerkennah et Oum Choucha

En Tunisie, le désespoir des candidats à l’exil

La famille de Bader Badredin devant sa maison de Oum Choucha, dans l'ouest de la Tunisie.
© Mathieu Galtier

 

La côte ouest tunisienne est le théâtre d’une recrudescence des tentatives d’émigration pour l’Europe. Des expéditions extrêmement dangereuses. Rencontre avec une famille endeuillée

Les espoirs de la famille Badredin reposent désormais sur les frêles épaules d’Ahmed, 9 ans. En bermuda rapiécé, il a passé son après-midi à jouer dans la cour poussiéreuse. Pour se débarbouiller, il devra passer par le puits, car la maison, comme toutes celles du hameau de Oum Choucha, à 65 km de Sfax, dans l’ouest de la Tunisie, n’a pas l’eau courante. Le 8 octobre, son unique grand frère, Bader, est mort noyé avec au moins 52 autres migrants, dans la collision de leur bateau avec un navire de la marine nationale.

L’incident a mis en lumière la nouvelle vague de départs depuis la Tunisie. Quelque 4500 Tunisiens sont arrivés illégalement en Italie depuis le début de l’année, soit deux fois et demie de plus que l’an dernier. En valeur absolue, les chiffres restent dérisoires face aux quelque 160 000 migrants qui débarquent chaque année sur les côtes italiennes, mais la tendance – 3200 des 4500 clandestins tunisiens sont partis depuis septembre – inquiète. «La moitié des jeunes Tunisiens veulent quitter le pays. Il y a une vraie exaspération parmi la population que l’on retrouve dans le nombre de mouvements sociaux qui ne cessent d’augmenter», affirme Reem Bouarrouj, spécialiste des questions de migration au sein du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), qui s’attend à une progression continue.

«Quel avenir?»

Assis sur des matelas à même un tapis aux motifs berbères, les membres de la famille Badredin sont dévastés par la perte du fils aîné mais comprennent son geste. «L’avenir, quel avenir? Ici, seules les femmes s’occupent des oliviers et il n’y a pas eu assez de pluie cette année. Pour les hommes, il y a un peu de travail dans le bâtiment, mais c’est tout. Il n’y a pas d’usines», se lamente le père. Najet, la mère, surenchérit aussitôt en dénonçant l’absence d’une éducation correcte.

Il avait 15 ans, et on sait qu’un mineur n’aurait pas pu être expulsé


Najet Badredin, mère de Bader

Bader les avait prévenus de son désir d’Europe. Ils lui ont conseillé de ne pas le faire sans trop insister non plus. Après plusieurs minutes d’entretien, Najet lâche: «Il avait 15 ans, et on sait qu’un mineur n’aurait pas pu être expulsé. Il aurait même pu intégrer une formation pour apprendre un métier utile et rester en Italie…» et ainsi faire vivre la famille à distance. Pas moins de dix jeunes originaires du village de Bir Ali Ben Khalifa, dont dépend Oum Choucha, étaient dans le bateau du 8 octobre. Quasiment tous avaient un frère, un cousin, un oncle installés de l’autre côté de la Méditerranée.

«Je suis rentré à Oum Choucha le 10 octobre pour l’enterrement de mon frère. Cela faisait sept ans que je n’avais pas mis les pieds là-bas. Ça n’a pas changé: il n’y a toujours rien. Personne n’a envie d’y rester», confie par téléphone Fayçal, parti en 2011, depuis une ville de l’est de la France. Son frère Saddam, 23 ans, a péri dans le même naufrage que Bader. Pourquoi ne pas tenter de s’installer à Sfax, la grande ville industrielle voisine, ou à Tunis, la capitale? Les parents de Bader évoquent le fléau de la drogue et de la violence. Fayçal est plus cru: «Les Sfaxiens te méprisent si tu viens de Bir Ali ou Oum Choucha. Saddam, il voulait réussir dans l’armée mais il n’avait pas les contacts. Quand tu viens de chez nous, tu n’en as pas. En Europe non plus, mais au moins tu es traité avec dignité.»

Prix de la traversée en baisse

Outre ces raisons de fond, qui ne sont pas nouvelles, la recrudescence des départs ces dernières semaines s’explique par des facteurs conjoncturels. Le principal est à chercher 120 km plus à l’est, au port d’El-Attaya sur l’archipel de Kerkennah, d’où part la majorité des bateaux de migrants. Mouatassem, les traits marqués par le vent et le sel marin, range son bateau tout en maudissant les crabes bleus, que lui et ses collègues ont rebaptisés «Daech». «Avec leurs pinces, ils broient les poissons et détruisent nos filets de pêche, détaille l’ancien pêcheur. Il est arrivé sur nos côtes depuis quelques mois. C’est une catastrophe.»

Sa carrière est derrière lui, mais il soigne son bateau pour son fils. A moins que… Les pêcheurs vendent leurs embarcations aux passeurs, qui n’hésitent pas à offrir un bon prix. «En 2011, on m’avait proposé 80 000 dinars (31 850 francs), j’avais dit non car je n’approuvais pas ce trafic et il y avait des dorades. Aujourd’hui, si on m’en proposait 50 000 (19 900 francs), j’accepterais sûrement.» Résultat, le prix des places pour les candidats à l’exil a diminué. Encore situé entre 1200 et 1600 francs en 2016, il est désormais de 800 à 1000 francs.

Le gouvernement laisse faire

Les autorités minimisent l’ampleur du phénomène, tout en se disant sur le qui-vive: «Les départs de Tunisie, ce n’est même pas 3% des arrivées totales en Italie, assure une source gouvernementale. Et 14 passeurs ont été arrêtés récemment.» Un propos qui ferait sourire Nasser Ben Nasser, survivant de la collision du 8 octobre. Pour aller à Kerkennah, il n’y a que le ferry depuis Sfax. Accompagné de Saddam, Nasser a d’abord été empêché d’embarquer sur la navette. «Le policier savait ce que nous voulions faire. On est revenu et Saddam a dit que sa sœur allait accoucher à Kerkennah. On a pris le ferry sans problème.»

Pour Ahmed Souissi, représentant de l’Union des diplômés chômeurs de Kerkennah, si le nombre de départs est à la hausse c’est parce que les autorités ferment les yeux. «Que ce soit chez les pêcheurs, les agriculteurs ou les jeunes, la misère est partout. Pour éviter de grosses contestations, le gouvernement laisse passer les jeunes les plus décidés.» Quand viendra l’âge du choix pour Ahmed, sera-t-il moins désespéré que son grand frère?

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